Un film sensoriel, où nous effectuons un plongeon dans la psyché tumultueuse du personnage mais aussi de son interprète. Au travers d’une maladie dissociative, nous, les spectateurs, sommes confronté à un monde où plus rien n’est certain, et tout ce qui se présente sous nos yeux est susceptible d’être une illusion, nous en venons donc à douter des images qui nous sont présentées, comme l’héroïne doute de sa réalité. C’est un véritable drame où cette femme est vouée à tomber de plus en plus bas dans sa propre souffrance et maladie qui ne font qu’empirer. La réalisation quasi psychédélique, et haletante, nous oppresse dans une spirale de souffrance symbolisée par la perte de repères dans l’image. Cette mise en scène est une manière d’illustrer la vie mentale de son héroïne, nous sommes dans sa tête et nous voyons ce qu’elle voit. Nous nous noyons dans les abysses de son âme tourmentée par son incapacité à vivre. Le film se soustrait donc à toutes obligations de cohérence ou de continuité, puisque son point de vue n’a pas de rapport à la réalité fixe ou stable.
Le surplus d’émotions en devient presque insoutenable pour une expérience aussi douloureuse que fascinante.