Un objet étrange, difficile à cerner... par où commencer ?
La musique ! Rarement la musique aura autant occupée l'espace. est-ce un documentaire en musique ? Une symphonie illustrée ? Je me pose encore la question. Composée par Philip Glass, nous pouvons la qualifier de musique contemporaine minimaliste... nous voilà bien avancés. Répétitive mais jamais lassante, puissante et aérienne la décrivent déjà mieux.
L'image ! La nature, l'homme et toutes ses créations vont se succéder sous nos yeux. Les traitements aussi : plans séquences, images fortement accélérées ou ralentis... le résultat est magnifique, hypnotique, dérangeant.
Mais toute le force du film tient dans l'alchimie entre l'image et la musique. Pas besoin de voix off monocorde ici, l'image et la musique portent le sens seules, en toute subjectivité.
Le sens ! Le film crée la réflexion : d'une part la nature, lente et puissante, de l'autre l'humanité, rapide et multiple. Comment ces deux extrêmes peuvent cohabiter ? Le progrès humain prend un aspect bien étrange dans ce film : génial d'inventivité, vecteur de liberté d'une part, absurde et vecteur de solitude de l'autre. Nous ne savons jamais sur quel pied danser.
Je ne vois pas d'interprétation évidente. Ce film dérange l'esprit, remet en question. Qualité trop rare !
Sa forme unique et abrupte, deux heures d'images et de musique pures, n'en fait pas un film facile d'accès. N'essayez même pas de le regarder un jour de fatigue sous peine de vous infliger une douloureuse berceuse.
Mais un jour de forme, si vous voulez tenter une expérience différente, vous savez quoi faire.