C’est ainsi que le Sonyverse s’arrête. Une conclusion qui s’en sort mieux dans le sonyverse.

Ma critique vidéo sur Kraven le Chasseur

Vous n’êtes pas sans savoir que Sony aimait adapter des personnages de l’univers de Spider-Man et qu’ils ont, enfin, décidé mettre fin à cet univers. Kraven étant le dernier chapitre de la liste de long-métrages qu’on aimerait beaucoup oublier, personne n’avait de réelles attentes sur le projet. Malgré un casting pas trop mal, la curiosité de ce projet pouvait quand même se sentir chez certains spectateurs. Et donc, est-ce un nouvel échec pour la conclusion du sonyverse ? Pour être honnête, c’est probablement le moins pire du lot, voir le seul bon film de cet univers mais cela ne lui enlève pas ses défauts. Mais, en vérité, Kraven est véritablement le seul projet où Sony a fait un minimum (ou alors c’est le fait de passer après l’infâme Venom The Last Dance qui fait ça).

Positif

Sergei Kravinoff / Kraven (Aaron Taylor-Johnson) est un homme qui a grandi à la dure avec la chasse aux cotés de son père pendant des années. Après un certain accident, il fugue et ne revient que de temps en temps pour voir son frère. C’est un homme assez particulier dont on comprend les envies, il veut se démarquer de son père tout en continuant de protéger son petit frère. Il est tout de même attachant dans son envie de protéger son frère et son foyer tout en étant un chasseur particulier qu’il faut craindre.

Dimitri (Fred Hachinger) est le petit frère de Sergei. Contrairement à lui, il n’est pas aussi combatif et courageux et son père ne semble pas trop le respecter à cause de ça. Après, ça ne l’empêche pas d’être attachant et intéressant pour le spectateur, surtout dans son envie de faire ses preuves à son père malgré qu’il n’en a pas les épaules (selon lui).

Nikolaï (Russell Crowe) est le père de Sergei et de Dimitri. C’est un chasseur endurci qui élève ses enfants à la dure, notamment à travers la chasse. Il est assez intéressant dans ses rapports familiaux avec les enfants tout en réussissant à être craint par ses ennemis pour des bonnes raisons.

Calypso (Ariana DeBose) est une avocate qui, par le passé, a sauvé Sergei d’une mort certaine. Aujourd’hui, elle tente de faire en sorte que la justice fasse son travail malgré les failles, et accepte d’aider Sergei à trouver certaines personnes de sa liste. Malgré qu’elle soit un personnage assez mineur de l’histoire, elle arrive à être un peu attachante par ses intérêts personnels juste que ça aurait été mieux de la rendre un peu plus intéressante par rapport à Sergei.

• Le long-métrage démarre par un camion apportant des nouveaux prisonniers avec Sergei à l’intérieur et qui se défend seul face aux tyrans avant de tuer le directeur et de s’échapper. En vrai, c’est une bonne manière d’introduire Kraven avec son expérience de la chasse et de nous donner envie d’en savoir plus sur la manière dont c’est arrivé.

• La relation qui se développe entre Sergei et Dimitri est intéressante. Deux frères d’un père qui préfère le courageux au lâche et ce malgré que le lâche se compense par d’autres capacités. En tout cas, Sergei adore son frère au point de vouloir le protéger de tout danger et ça donne une relation fraternelle intéressante.

• En terme d’évolutions, on en a quelques unes. Que ce soit Sergei qui veut protéger son frère tout en évitant de ressembler à son père qu’il déteste ou Dimitri par ce qu’il a traversé avec son frère et comment son père le voyait. En tout cas, ça apporte quelques évolutions intéressantes.

• On a des éléments de symbolisme intéressants à suivre comme les parents de Sergei pour lui et Dimitri, notamment leur père, ses fils pour Nikolaï ou même de la chasse pour Kraven. En tout cas, le symbolisme semble pas mal s’en sortir ici.

• De tous les projets du Sonyverse, Kraven le Chasseur est le seul dont la présence de Spider-Man n’est pas utile, même en tant que mention. C’est le seul long-métrage où la non-présence de notre tisseur préféré n’est pas un réel problème.

• Les costumes sont assez convaincants dans l’ensemble. C’est un détail mais les costumes arrivent à bien définir les personnages et le tenue de Kraven, même si il l’a très tardivement, est de bonne facture.

• Le jeu d’acteur semble pas mal s’en tirer. En vérité, le jeu d’acteur est convaincant sans être grandiose mais tous les acteurs et actrices de ce long-métrage ont l’air de s’investir (en majorité).

• Les moments d’action sont peu nombreux mais ils sont corrects. On a des scènes d’action pas si mal qui nous sont montrées, notamment avec Kraven et sa chasse de certains « prédateurs ».

• Malgré certains éléments prévisibles, on a aussi quelques éléments qui surprennent un peu lors du premier visionnage. Rien de grandiose mais à souligner un petit peu quand même.

• La mise en scène s’en sort un peu. Sans être exceptionnelle, la mise en scène semble un peu travaillé dans la majorité des séquences, y compris dans les moments d’action.

• La fin est assez intéressante. Tout en marquant l’évolution de Sergei avec tout ce qui s’est passé, c’est une assez bonne manière de conclure le long-métrage.

Négatif

• Parlons des antagonistes du long-métrage qui sont totalement ratés. A commencer par Aleksei / Le Rhino (Alessandro Nivola) qui est une sorte de chef de mafia et qui veut faire respecter la loi avec les personnes sous son autorité. La raison est lamba mais est un peu justifiable. Par contre, comment ça se fait qu’Aleksei tente de se rendre crédible dans ce rôle alors qu’il ne l’est pas du tout et fait un peu pitié. Sans comparer aux comics, ce personnage est vraiment raté car on ne croit jamais en lui. Et si on doit parler de son design en Rhino, ça pourra plaire à certains mais il y en aura d’autres qui ne seront pas convaincus (moi inclus). Aleksei n’était pas du tout un bon choix d’antagoniste ici, surtout quand on sait comment est celui des comics, des jeux ou des séries animées (la version de Spectacular Spider-Man était géniale). Donc, c’est un grand non.
• Ensuite nous avons L’étranger (Christopher Abbott) qui est probablement le seul adversaire de Kraven qui arrive à le mettre au tapis facilement. Seul problème, son pouvoir fait cool mais il a l’air un peu naze. Il retire ses lunettes et il compte jusqu’à 3 pour se déplacer très rapidement, d’accord… c’est tout ? Et puis, si on compare aux comics, c’est censé être une entité cosmique très puissante avec un grand intellect et une grande force, à tel point qu’il arrive à vaincre l’Abomination et Thor quand même ! Il est cité au niveau de puissance de Galactus, ce n’est pas rien ! Et là, vous en avez fait un être méga rapide qui tue vite quand il n’a pas ses lunettes de soleil, c’est vraiment décevant. Enfin, ces deux antagonistes sont réellement des échecs, surtout quand on en a des mieux développés et plus intéressants à coté dans le même film…

• Un des soucis majeurs de ce long-métrage sont des idées intéressantes mais pas assumées. Par exemple, Dimitri qui est capable d’imiter des voix rient qu’en les entendant, c’est très intéressant mais il n’utilise jamais cette capacité alors que ça pourrait lui être utile à certains moments. On a aussi le coup des cartes de Calypso pour lire l’avenir qui aurait pu être intéressant également mais dont ils ne font rien. C’est triste mais si certaines idées avaient été plus explorées jusqu’au bout, le long-métrage s’en serait mieux sorti.

• Il faut qu’on parle de quelques séquences ridicules. Les moments d’action ne sont pas trop désagréables mais ce plan de la goutte du sang de la bouche du lion qui tombe sur la blessure de Kraven, c’est d’un ridicule ! Même si ça sert le symbolisme, c’est réellement un des plans les plus ridicules du long-métrage.

• Est-ce qu’on parle d’un faux-raccord pour les plus pointilleux ? Sur un plan, on a une trappe fermée et, sur le plan d’après quand Calypso et Kraven se parlent, la trappe est ouverte. C’est un léger faux-raccord mais ça reste une faux-raccord un peu visible en faisant attention (même si ça peut se pardonner).

• Un détail mais on en parle de la synchro labiale du russe au début du long-métrage ? Il est raté, mais vraiment raté d’une force incroyable car on voit clairement que les mouvements des lèvres ne suivent pas les paroles russes. C’est un détail mais un détail très perturbant.

• Malheureusement, on a quelques éléments un peu prévisibles dans le scénario. La jalousie du frère, le complot d’un certain personnage… on voit venir certaines ficelles avant la révélation et c’est regrettable.

• Les effets spéciaux sont un petit peu ratés. Ca se sentait déjà avec la bande-annonce mais c’est confirmé ici, les FX sont moyens. Certains moments passent sans rien dire et d’autres piquent un petit peu les yeux.

• Les musiques ne sont pas mauvaises mais elles sortent rapidement de la tête. En dehors du Main Theme qui s’en sort mieux, la majorité des musiques s’oublient juste après le visionnage du long-métrage.

• Question tension, ça ne marche jamais. D’un coté parce que Kraven est un chasseur pour lequel on a difficilement peur vu tout ce qu’il sait faire mais également parce qu’on est peu attaché aux personnages.

• Le long-métrage a tenté de faire des petites blagues pour tenter de nous faire rire, notamment avec Aleksei et son chien et ça ne marche jamais. Aucune blague n’est réellement drôle ici.

• Ils auraient pu retirer certaines scènes quand même, comme ce moment dans l’ascenseur entre Kraven et un client de l’hôtel qui ne sert à rien. Il y a peu de scènes inutiles mais il y en a quand même.

• L’émotion n’est pas au rendez-vous, on est jamais touché par ce qu’on voit ou ce que les différents personnages traversent.

Au final, Kraven le Chasseur est assurément le moins pire que Sony nous ait fait, et ça le rend potable à coté du reste. On a une mise en scène correcte, des personnages principaux intéressants, du symbolisme intéressant et du symbolisme pas si mal. Après, il est vrai que les effets spéciaux ne sont pas toujours au top, que certains éléments importants du scénario sont prévisibles, que les antagonistes sont ratés et que certaines idées sont bien mais pas assez explorées. Bref, Kraven sera donc la conclusion moyenne de cet univers que beaucoup détestent pour des bonnes raisons. Pas de final mémorable, juste un long-métrage plus potable afin de se conclure et c’est déjà pas mal. Maintenant que cet univers est officiellement terminé, peut-être qu’ils vont enfin se concentrer sur Beyond the Spider-Verse que tout le monde attend.