Kubo n'est pas foncièrement original dans sa structure d'aventure épique façon voyage initiatique avec objets magiques, adversaires à combattre et personnages à rencontrer, mais à le mérite de parvenir à créer une ambiance faisant oublier les codes du film d'aventures pour enfant. En empruntant largement à la culture asiatique (des icônes telles que le singe, les samouraï, ou simplement le style de "magie" origami), le film crée son charme exotique et parvient à l'entretenir avec sa technique astucieuse de stop motion (en mêlant les marionnettes classiques avec le papier et du numérique discret) qui lui donne un cachet esthétique plutôt original et jamais tape à l'oeil. La grande sobriété des décors ne gâche jamais l'ampleur du parcours ou les ambitions visuelles. L'apport occidental se fera plus particulièrement avec les relations entre les personnages, notamment avec le lien mère-fils. Il est dommage toutefois que le final avec le grand père se perde en dialogues stériles (qui plombent un peu le sérieux qui habitait jusqu'ici le récit), le dragon de lune étant bien plus efficace et d'ailleurs, c'est de lui dont on se souviendra. Pas bouleversant, mais relativement touchant et suffisamment envoutant, Kubo et sa sobriété se révèle être le film pour enfant le plus recommandable de l'année, loin devant les pitreries d'Elliot le dragon qui lui hélas ne parvient pas à faire oublier les codes qui tapissent son intrigue.