Le joli fil entre nos cœurs passé
Oh le fil
Le fil de nos sentiments enlacés
Oh le fil nous lie, nous relie
Le fil de l'histoire commence à la façon d'un conte, narré par la voix du jeune protagoniste. Il immerge instantanément le spectateur dans sa farandole de mots. Tandis que se dévide l'écheveau du récit, il apparaît que la question de la filiation est essentielle. Filiation maternelle, puis paternelle, enfin de façon plus globale lien avec les ancêtres, comme la tradition orientale le célèbre. Dans ce conte légèrement empreint de philosophie, l'esprit bouddhiste n'est pas loin : la fin d'une vie n'est que le début d’une autre explique la mère à l'enfant. Tout est un cycle qui ne fait que se répéter.
Le fil est la force qui permet au jeune garçon, comme avant lui sa mère, de conjurer la magie grâce au pincement des cordes de son instrument de musique.
Même si elle utilise quelques ficelles extrêmement classiques du conte de fées traditionnel (quête des objets en vue de l'affrontement final), la narration est enrichie de moments de grâce toute orientale.
Visuellement éblouissant, on ne sait par moments plus distinguer ce qui est réel de ce qui est numérique, tant les textures se conjuguent avec bonheur. Ces origamis doués de vie fleurent bon la magie enfantine et ces vols d'oiseux de papier apparaissent poétiques. Les figures du mal sont extrêmement réussies, les deux tantes offrant un masque de porcelaine des plus sinistres. Si la quête des trois objets magiques apparaît finalement quasi anecdotique, c'est davantage le cheminement intérieur du héros qui importe. La fin est à cet égard tout à fait inédite et c'est tout à l'honneur des scénaristes d'avoir osé la proposer.
La musique du générique de fin est à l'aune du film, une musique occidentale immergée dans une mélodie japonisante. Et c'est magique !
Le joli fil entre nos cœurs passé
Oh le fil
Le fil de nos sentiments enlacés
Oh le fil
Le fil qui nous sert à nous resserer
Oh le fil
Le fil tendu entre nous comme un lien
Oh le fil
Qui nous tient, nous retient
Alain Souchon