Tous ces artistes des Studios Laika sont décidément sacrément talentueux. Non seulement Kubo et l'Armure magique est l'un des meilleurs films d’animation en stop-motion qu'il m'ait été donné de voir, mais c’est aussi l'un des meilleurs films d'animation tout court. Depuis Coraline et peut-être aussi Les Noces funèbres, comme par hasard deux productions des Studios Laika, la mort et la perte d'un proche n’ont jamais été gérées avec autant de délicatesse. Comme ses deux ainés, Kubo et l'Armure magique est une totale réussite à tous les niveaux, à la fois amusant, émouvant et profond. C'est une formidable histoire de bravoure, de passage à l'âge adulte et à l’acceptation de la perte d'un proche.
Kubo et l'Armure magique est donc un film d'animation en stop-motion réalisé par Travis Knight qui est le propre président des Studios Laika. Le film s'inscrit dans la mythologie japonaise, un japon lointain peuplé par des forces paranormales invisibles et autres créatures fantastiques. Kubo est un enfant borgne qui maîtrise l’art de l’origami pour raconter des histoires. C'est comme ça qu'il gagne sa vie durant la journée, en divertissant le public du village, mais il doit impérativement rentrer à la maison juste avant le coucher du soleil pour s’occuper de sa mère malade (la voix de Charlize Theron). Pourquoi juste avant le coucher du soleil, me direz-vous ?
C'est parce que le soir il serait repéré par les sœurs de sa mère, deux sœurs jumelles maléfiques (la voix de Rooney Mara) qui veulent retirer l’autre œil de Kubo. L'inévitable finit par se produire, Kubo rentre trop tard et doit fuir pour sauver sa vie. Pour cela, il s’associe à un singe "magique" invoqué par sa mère pour le protéger, puis se joint à eux à un mystérieux samouraï / scarabée (la voix Matthew McConaughey) qui fait vœux de les protéger. Tous trois se lancent dans une quête pour récupérer le casque, l’épée incassable et l’armure, pour combattre et vaincre le Roi Lune (la voix Ralph Fiennes). Cette quête va révéler tous les mystères familiaux autour de Kubo et l’amènera à accomplir son destin.
J’ai toujours aimé les films d'animation et encore plus ceux en stop-motion. C'est une technique qui rejoute du tangible, c'est aussi une contrainte qui oblige à être toujours plus imaginatif. Pour moi c’est un niveau supérieur d’appréciation, connaissant le travail acharné qui doit être mis en œuvre, pour ne serait-ce obtenir que quelques secondes de prises de vue. C’est un degré de dévouement et de discipline qui ne cesse de m’époustoufler, c’est pourquoi je suis un grand fan des productions des Studios Laika. Film après film, ils ne cessent de s'améliorer et de repousser les limite du stop-motion. Ici, l’échelle de taille est encore plus grande, avec notamment la conception d'un squelette géant de plus de 5 mètres. En voyant cette séquence d'une petite dizaine de minutes impliquant ce squelette, on se demande combien d’heures, combien de semaines et combien de mois leur aura-t-il fallu pour en arriver là.
Au-delà de l'aspect technique prodigieux (une véritable réussite technique), Kubo et l'Armure magique possède ce qu'il faut d’action, d'humour, de drame et de frissons pour plaire à tout le monde (les plus petits comme les plus grands) ... c’est LE film parfait pour toute la famille. De plus, l'histoire cache de nombreuse surprises et apprend avec beaucoup délicatesse comment faire son deuil de manière saine. Le film témoigne aussi d'un grand respect pour l’art et les traditions japonaises, même si, il est vrai que les voix originales sont en anglais. J'aurais aimé une version japonaise, pour encore mieux s'immerger dans cette mythologie nippone.