Le public a une manière assez étonnante de percevoir les animés. En effet, pour eux les animés valent le coup d'aller voir au cinéma que lorsque qu'il s'agit de Disney, Pixar, Dreamworks, Blue Sky et Illumination Entertainement (pour les 2 derniers, c'est grosso modo l'Âge De Glace pour le premier et La saga Moi Moche et Méchant pour le second). Et il faut pas se mentir en dehors de ces films- là, le public ne se déplace pas en masse pour les autres animés qui sont d'ailleurs excellents. Bon a bien eu le contre-exemple Angry Birds, parce que ...c'est Angry Birds. Mais le reste (Le Garçon et la Bête, Dofus,Anomalisia, Tout en haut du Monde , La Tortue Rouge et Hanah et Alice mènent l'enquête), soit ils échouent malgré leur qualité, soit ils ont un succès très modeste. Du coup pour un film des studios Laika qui font parti des rares studios à faire de la stop-motion que je connaisse avec les studios Artman, faire un super film sans avoir un campagne marketing vraiment intense relève du miracle pour faire parler de lui. Oui je sais qu'ils ne sont pas à leur coup d'essai. Et ils ont fait un sans faute mais...qui s'en souvient ? Et oui peu de personne donc marketing biatch avec casting vocal 4 étoiles. Et au final, bah, merci le marketing car ce serait criminel de passé à coté d'un film comme celui-ci. Mais pas franchement le meilleur de l'année. En haut du panier certes mais pas le meilleur.
A la frontière de la stop motion
Le film est superbement bien fait. Visuellement le film est vraiment inventif et enchanteur. La stop-motion donne du volume et est vraiment un bon outil narratif. Là où dans d'autres films de la maison comme Coraline, la stop motion était plus un savoir faire maison, dans ce film c'est un outil narratif. Le mélange entre les 2 genres fonctionnent bien et est très influencé par les productions d'animés japonais. Là où Dofus était plus de l'inspiration manga de type shonen, ici on est plus à faire à de l'inspiration des studios Madhouse. La modélisation et les effets de lumières claques vraiment et donne un caché réaliste et bien vivant. C'est un peu dommage que je n'ai pas vu le film en 3D (d'ailleurs es-ce qu'il passe en 3D ?) car cela aurait été fabuleux. Et la musique est vraiment cool. Donc au niveau de la technique cela passe bien. Je n'ai rien d'autres à ajouter. Au niveau des personnages, j'ai un peu plus de mal.
Le héro borgne au 1000 visages
Déjà , on a Kubo notre héro (Art Parkinson) est l'archétype du héro au 1000 visages. Cela dit il s'agit ici d'un conteur d'histoire qui enchante les villageois avec son shamisen magique. Mais bizarrement il ne conte aucune histoire complète. C'est bien vu car cela montre qu'il est en quête de sa propre histoire, et qu'il ne sait pas où il va. Et il vit avec sa mère dont au début on sait peu de chose sur elle si ce n'est qu'elle était la détentrice du shamisen au début et possède des pouvoirs magiques, elle est aussi protectrice envers lui.
La Guenon, ou Singe (Charlize Theron) est une figurine que la mère à donner vie et c'est accessoirement sa protectrice. Je trouve que les dialogues qu'elle sort sont...classiques et elle très mère poule. C'est une bonne figure maternelle très douée et un poil cynique. Genre littérallement.
Parce qu'en réalité, il s'agit de sa mère !
Le Scarabée (Matthew McConaughey) est grosso modo le comic - relief et aussi un guerrier. Il est simplet, amnésique, assez gentil et forme un duo assez bien assorti avec Singe
Voir même trop assorti car en réalité, c'est son père
J'aime son personnage même s'il se révèle sans surprise.
Et enfin, les méchants.
On a d'abord les Sœurs (Rooney Maara) qui sont méchante et à la solde du grand-père. Elles ne sont pas développées mais elle possède un bon design et sont vraiment dangereuses.
Le Grand Père (Ralph Phiennes) lui est un antagoniste que je trouvais trop classique mais qui se révèle assez subtile. C'est l'image d'un dieu aveugle qui considère l'homme comme une personne qui aime la souffrance et veut rendre Kubo comme lui. Bref, c'est Madara Ushiwa et il est impressionnant.
Le reste des villageois sont sympathiques et j'étais vraiment étonné du casting vocal : On a Hashi joué par Cary-Hiroyuki Tagawa (vous savez Shang Sung de Mortal Kombat), Hosato par George Takei (oui Sulu en personne) et Kameyo par Brenda Vaccaro (la Bianca de Supergirl).
La quête de l'enfant aux origamis
L'histoire est simple et directe. Kubo par à la recherche des pièces qui rassemble une armure magique afin de combattre son grand-père après avoir bravé un interdit. Une histoire simple bien racontée et linéaire. Mais elle est trop prévisible. Autant le commencement nous introduit bien le contexte, autant après...on devine bien l'histoire. Bien sûr il y a des twists et des révélations qui surprennent, mais on s'attend vraiment trop vite à la bonne marche
Comme le sacrifice de Singe et la mort du Scarabée que j'ai vu à des kilomètres
Le film souffre aussi d'assez d'invraisemblance dont je me suis poser vraiment la question. C'est cet aspect de non maîtrise qui m'a au début, fait réfuter qu'il s'agit du meilleur film d'animation de 2015. Surtout devant ce que j'ai vu comme film auparavant. Et j'espère que ceux qui ont critiqué Mad Max : Fury Road et qui trouve ce film génial ont bien remarqué qu'ici aussi on a droit à un allé retour (oui j'adore bien appuyer les critiques négatives injustes des films qui font un quasi sans faute). Cela dit, je trouve le dénouement certes prévisible mais vraiment qui relève le niveau. Il y a un sentiment d'héritage profond et une leçon qui est assez bien amenée
A la fin, Kubo finit par retrouver l'armure mais s’aperçoit vite qu'elle n'est pas utile et réussit à vaincre son grand-père avec le shamisen dont il a réparé les cordes avec un brun de cheveux de sa mère et la corde de l'arc de son père
Il a choisi l'art plutôt que les armes. C'est une bonne leçon à apprendre. La plume est plus forte que l'épée. Et au final, je me suis demandé...es-ce que la prévisibilité du film et les incohérences n'étaient pas volontaires. Et si le film n'était en faite qu'un vaste conte de Kubo ? Cela voudrait dire que tout l'univers est cohérent et qu'il ne faut pas vraiment chercher une logique ou un sens, mais au contraire de se laisser porter par le conte. C'est le conte de Kubo et tout ce qui est dans le conte reste cohérent dans son univers
Il dit bien c'est fini au final
Une ode aux histoires et à la créativité
Le film est vraiment très bien conçu et les défauts qu'on peut lui reprocher sont vraiment de l'ordre du chipotage. Ses seul vrais défauts sont bien évidemment sa prévisibilité et l'aspect classique des personnages. Mais grâce à la forme, cela passe crème. Mais est-ce une histoire de Kubo ou tout cela lui est vraiment arrivé ? A vous de voir !