Sans être dépaysagée, Jennifer Yuh reprend la réalisation du fameux Panda, gourmand en kung-fu. Le scénario reste donc fidèle à l’âme de l’animation qui a tant amusé le public. De plus, l’immersion dans la culture chinoise est toujours aussi profonde.
Ce que l’on développe ici, c’est une profondeur supplémentaire dans la psychologie des héros. On insiste suffisamment sur les relations entre Po et les cinq Cyclones afin d’obtenir des individus qui se démarquent. Avoir un groupe efficace, c’est bien, mais il faut également savoir tirer parti de l’univers. On n’innove pas grand-chose. On reste donc sur l’équipe gagnante dont les prouesses au combat ne font aucun doute. La comédie s’empare alors de tout ce qui approche de près ou de loin les héros, tourné davantage dans le burlesque et la dérision. C’est pourtant ce qui dynamise l’œuvre au détriment de la philosophie mise à l’étude.
C’est sur son méchant que l’on se détache du premier opus. Là où il était furieux et féroce, le dernier est ici plus rusé et pragmatique malgré une baisse de puissance. On pousse davantage sur l’aspect psychologique lorsque Po et son passé sont mis en avant. L’ennemi anime ainsi les débats sur les origines du héros et ne dément pas sur sa faculté de capter l’émotion. Le doute et la culpabilité son décortiquer à travers la lutte du panda et sa paix intérieure. Afin d’harmoniser le tout, la maturité est demandée. Comme quoi le message passe mal ou n’est pas toujours abouti dans une animation de ce genre. Cela ne dérange pas pour autant car on prend pleinement plaisir à retrouver les bases pour avancer.
« Kung Fu Panda 2 » commence à mûrir et à prendre du recul sur les bases que nous connaissions. La suite est logique et maintient le divertissement au profit du spectateur qui n’attendait que cela. Précédemment, Po trouvait la satisfaction dans l’avenir. Ici, il trouve sa rédemption dans son passé, encore mystérieux.