Dans le catalogue méchamment riche de Dreamworks Animation, Kung Fu Panda se place tout en haut du panier, aux côtés de la merveilleuse franchise Dragons, et des one-shoot Les Cinq Légendes et Les Croods; bien loin des errances (paresses ?) créatives des sagas Shrek (excepté les deux premiers opus) et Madagascar.
Reste que si les quêtes existentielles - et un poil sombre - du sympathique et attachant Po nous divertisse depuis déjà deux opus plus ou moins similaires, on attendait méchamment au tournant ce troisième film tant le risque (évident) de la redite et du bégaiement thématique commençaient à légèrement pointer le bout de leur nez.
Si Kung Fu Panda 2 explorait le passé d'orphelin du Dragon Warrior - tout en annonçant qu'il n'était finalement pas le dernier panda -, Kung Fu Panda 3 pousse un peu plus loin le concept en offrant à Po une communauté de panda mais surtout, un paternel en chair et en fourrure.
Mais passé la prise de connaissance avec des semblables tout aussi déjanté que lui, il lui faudra très vite assumer son statut de maître de Kung Fu pour transformer les pandas en experts des art martiaux et lutter contre le maléfique Kaï, bien décidé à s’attaquer aux plus grands maîtres du kung-fu à travers toute la Chine...
Autant l'admettre tout de suite, la franchise portée par Jennifer Yuh ne semble plus vraiment avoir grand chose à proposer aux spectateurs et, conscient de ses limites scénaristiques (enjeux faiblards, méchant peu développé, narration un brin superficielle, thématique de la quête méta encore et toujours usée jusqu'à la moelle), elle mise donc toute son énergie et son dynamisme dans une aventure déjantée à l'animation proprement exceptionnelle - mais à la 3D complétement inutile -, magnifié par de belles idées de cinéma mais surtout par un humour follement décapant (l'interprétation de Jack Black est toujours aussi irrésistible, et l'arrivée de Bryan Cranston en papounet aimant est une vraie bouffée de fraicheur)
Mignon, convenu, beaucoup trop formaté pour son public cible - nos petites têtes blondes - mais à l'émotion toujours aussi sincère et à l'esthétique réellement sublime (l'une des marques de fabriques de la franchise); Kung Fu Panda 3 séduira pleinement les aficionados de Po et sa bande même si, dans le fond, le propos n'a jamais vraiment été renouvelé après trois films.
Pour ce qui est des cinéphiles purs et durs, ils ne devraient certainement pas trouver en lui, une alternative suffisamment solide pour leur faire oublier le merveilleux Zootopie.
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/03/critique-kung-fu-panda-3.html