Et c'est reparti, en mode turbo délire !

- Tu dois passer à l'étape suivante de ton voyage.

- Ha bon, je vais plus être le Guerrier Dragon ?

- Tu seras promu "Guide Spirituel" de la Vallée de la Paix.

Everybody was kung-fu fighting !

Il y a 16 ans déjà, le panda le plus topissime de tous les temps entamait son incroyable aventure dans la Vallée de la Paix. À travers trois films épiques, on l'a vu passer de novice à maître du Kung Fu, puis atteindre un niveau de zenitude ultime en réglant ses problèmes du passé. Il est même devenu le grand Maître Po, succédant à Maître Shifu et héritant du sceptre de sagesse d'Oogway. Une trilogie parfaite, où notre panda préféré a connu une évolution aussi dramatique que pertinente, entre rires, réflexions profondes et combats épiques. Le résultat ? Un cocktail subtil et complet, laissant peu de place à l'imagination pour une suite. Alors, pourquoi une quatrième partie ? Au-delà du simple plaisir de retrouver Po et sa bande, peut-elle vraiment apporter quelque chose de nouveau et d'excitant à son histoire ? Les scénaristes, Jonathan Aibel et Glenn Berger, relèvent le défi en propulsant Po au rang de guide spirituel de la Vallée de la Paix. Mais voilà, notre héros n'est pas prêt à laisser sa place de Guerrier Dragon, et cela promet une nouvelle aventure pleine de rebondissements, d'humour et de moments philosophiques. C'est comme si Po avait encore quelques pas de Kung Fu à faire avant d'atteindre la sagesse ultime, celle de la transmission, le passage de flambeau !

Dans cette nouvelle aventure, notre cher Po, devenu un maître accompli du kung-fu, est capable de se passer des 5 Cyclones pour mener à bien ses combats. Il en a mené des tas, mais maintenant, on le voit sous un nouvel angle, sans les acolytes habituels, mettant en lumière sa sagesse, sa maturité et son expérience. Un récit entièrement centré sur lui et sur une renarde délictueuse nommée "Zhen", qui pourrait bien être son héritière. Une décision intelligente qui nous permet de nous concentrer pleinement sur notre héros préféré, et ça fait du bien de le retrouver ! Retrouver non seulement lui, mais aussi la majorité de ses amis, ainsi que les nouveaux personnages qui ne manquent pas d'intérêt, en particulier la pétillante Zhen en tête de liste. Car derrière cette présence désormais imposante d'expériences, se cache toujours un panda au cœur rock'n roll, un peu maladroit mais incontestablement un grand Guerrier Dragon et un grand Maître du kung-fu. Depuis le troisième opus, il est devenu si puissant qu'il n'y a plus personne pour contester son autorité ou même lui tenir tête. Du moins, jusqu'à l'arrivée de la "Caméleone", une sorcière polymorphe assoiffée de pouvoir. Un antagoniste qui possède une certaine consistance et suscite un intérêt, bien que son objectif soit plutôt caricatural. Caméléone ne restera peut-être pas comme l'adversaire le plus mémorable de Po, mais elle apporte une nouvelle dimension logique à la vie de notre panda préféré. Elle convoite le sceptre de Po pour ouvrir un passage vers le royaume des morts, dans l'espoir de voler les compétences martiales des guerriers défunts et devenir ainsi la plus grande experte en arts martiaux, pour détrôner Po et plonger le monde dans le chaos.

- Comment on règle ça ? Vite et sans douleur, ou lentement avec douleur ?

- « Lentement avec douleur !!! »

Au départ, quand j'ai entendu parler de ce nouveau méchant qui veut refaire appel aux antagonistes d'autrefois, je dois dire que j'ai froncé les sourcils. Retourner vers d'anciens ennemis vaincus semblait être un peu une solution de facilité, un choix paresseux, comme si on se reposait sur nos lauriers, un manque d'originalité flagrant. Mais voilà, que l'écriture nous sort une nouvelle cabriole aussi subtile qu'une danse de kung-fu made in "Ska douche !" pour contourner le problème. En effet, ils ne cherchent pas à revenir à la vie pour se venger, ils veulent juste retourner dans le royaume des morts, leur temps étant écoulé. Ça donne une dimension philosophique à l'intrigue, avec en prime une bonne dose de délire. Cela permet à Po de faire son petit bout de chemin dramatique, en laissant ses vieux démons derrière lui et mettre un point final a son passé pour embrasser l'avenir en le regardant avec optimisme. Le seul petit bémol, c'est qu'on se concentre surtout sur Tai Lung, un peu comme s'il était le seul antagoniste marquant, alors que Shen et Kai sont relégués à l'arrière-plan. Mais bon, on peut comprendre que Shen, celui qui a massacré les pandas et tué la mère de Po, n'est pas vraiment un retour direct avec Po, car les voir unis autour d'un bon discours aurait peut-être été un peu too much. Donc finalement, avoir tous les défunts saluer Po avec respect, c'est déjà pas mal. Ma seule vraie critique, c'est qu'on ne voit qu'un petit aperçu d'Oogway, en mode silhouette au loin. Cela aurait été cool de lui filer un dernier mot, même s'il a déjà eu son moment avec Po dans le troisième film. Genre un petit "bon boulot, gamin" en passant. Ça aurait eu de la classe !

Il en résulte une aventure survoltée qui ne fait pas pâle figure comparée aux précédents volets. On se tord de rire devant les pirouettes incessantes de notre Guerrier Dragon. L'humour est finement dosé, parsemé d'échanges hilarants et de situations complètement loufoques qui nous arrachent des éclats de rire à tout bout de champ. Mais il n'y a pas que ça, les deux pères de Po, M. Ping et Li Shan, ajoutent leur grain de sel en se révélant être des pères maladroits mais étonnamment aimants, nous offrant ainsi des moments de franche rigolade dans des moments où leur maladresse paternelle nous touche en plein cœur tout en nous arrachant des sourires. Le drame est également habilement exploré à travers l'évolution de la relation entre Po et Zhen, passant d'abord de "rivaux" à "compagnons de route", puis à "maître et élève". Zhen, un personnage qu'il sera intéressant de développer davantage plus tard, avec son lourd passif. Cette aventure parodique dégage une énergie folle, avec une dynamique ultra entraînante qui nous fait vivre au rythme effréné d'un "Kaboum !" répété. Les scènes d'action sont captivantes et les combats épiques, notamment le final, qui tient toutes ses promesses et se classe sans conteste parmi les meilleurs de la franchise. Tout cela est rendu possible grâce à la mise en scène soignée et inventive de Stéphanie Stine et Mike Mitchell, qui débordent d'imagination et offrent une direction artistique à la hauteur des attentes. Toutefois, la composition musicale de Hans Zimmer et Steve Mazzaro, bien que correcte, semble être la moins marquante de la saga, ce qui est un peu dommage. Cela dit, cela n'entache en rien le plaisir que l'on prend à suivre cette folle épopée, surtout qu'on nous régale d'un titre de Britney Spears .

CONCLUSION :

Avec Kung Fu Panda 4, Stéphanie Stine et Mike Mitchell offrent un quatrième volet à la fois pertinent et louable, ramenant sur le devant de la scène le panda le plus topissime de tous les temps. Cette aventure regorge d'énergie et d'humour, tout en explorant des thèmes philosophiques approfondis et en proposant une réflexion éthique sur les arts martiaux à travers des actions épiques. C'est une petite réussite qui me réjouit et me rassure quant à l'avenir de la franchise. En effet, DreamWorks Animation envisage ce quatrième volet comme le début d'une nouvelle trilogie, et il est désormais évident qu'ils ont de nombreuses idées à explorer, offrant ainsi de nouvelles péripéties pour faire évoluer notre cher Maître Po, anciennement Guerrier Dragon.

Je suis désormais convaincu de la pertinence de ce nouveau volet, voire même d'une nouvelle trilogie. Et surtout, mes amis, n'oubliez pas : c'est l'heure du Kung Fu Fighting !

Laisse faire, je vais lui botter "mes" fesses !