Sur le thème des violences conjugales, Kung-Fu Zohra entremêle des tonalités qui se nuisent les unes les autres et que ne maîtrise jamais un réalisateur soucieux d’articuler un cinéma d’arts martiaux hongkongais sous influences bis à un cinéma social français, mais qui échoue dans pareille entreprise. La mise en place du récit laissait pourtant présager le meilleur : rencontre improbable, vie menée entre deux pays et deux cultures, montée progressive de la violence associée à un emploi machinal et aux conséquences qu’il fait peser sur Omar. Pourtant, les ellipses grossières segmentent un film qui ne s’intéresse qu’à l’esthétisation de quelques séquences d’action ; le reste souffre d’une réalisation aguicheuse, presque publicitaire, qui ne compose jamais ses plans, ne dit rien par leur agencement en scènes.
La mise en scène n’existe pas, elle illustre à peine une initiation à l’autodéfense qui, de légitime, devient ridicule, la faute à des influences parasites et à une réelle incapacité à faire évoluer ses personnages. Le ventre mou s’installe, jusqu’à cette clausule grotesque qui témoigne de l’échec du projet.