Zohra est mère de famille et c’est aussi (et surtout) une femme battue. Elle avait la possibilité de quitter son mari pour fuir les violences conjugales mais cela aurait brisé le cœur de sa fille, alors elle décide de s’en remettre à un maître du kung-fu pour apprendre à se défendre et désormais, rendre coup pour coup…
Mabrouk el Mechri (JCVD - 2008) s’est attelé à un sujet au combien délicat, pour ne pas dire, casse-gueule. Réaliser une comédie dramatique sur fond d’émancipation de la femme et de violences domestiques, on peine clairement à comprendre pourquoi il a souhaité tourner le sujet sous l’angle de la comédie tant le sujet ne s’y prête pas (rappelons tout de même qu’il y a eu 113 féminicides en France en 2021, soit une moyenne d’un tous les trois jours, en pareille circonstance, je pense qu’il est préférable d’éviter d’en rire).
D’emblée, Kung-Fu Zohra (2022) ne parvient jamais à séduire, son sujet branlant, oscillant entre la comédie et le drame peine clairement à convaincre. La mise en scène bourrée d’éclipses donne l’impression d’avoir été charcutée sur la chaîne de montage, quant à ses deux acteurs principaux, ils tentent tant bien que mal de donner le change, mais l’entreprise s’avère tellement casse-gueule qu’ils n’y parviennent pas.
Imaginez Karaté Kid (1984) revisité sur fond de violences conjugales, avec dans le rôle du professeur Miyagi, un gardien de gymnase dans une banlieue d’Île-de-France et dans le rôle de Daniel, une caissière de supermarché. A aucun moment le film ne parvient à être drôle, on s’étonne qu’à aucun moment, des investisseurs ne se soient posé la question de la pertinence ou non de financer un tel film…
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●