L.A Takedown occupe une place particulière dans la filmographie de Mann pour plusieurs raisons que je vais évoquer. Il s’agit d’une ébauche réalisée pour la télévision qui donnera plus tard naissance à l’un de ses plus grands succès : Heat. C’est aussi son film le plus court. Cela laisse l’opportunité à ceux qui sont rebutés par la longueur habituelle de ses longs métrages de découvrir son talent d’une autre manière. Il affiche, aussi, son amour pour la ville de L.A et la nuit, à travers certains plans qui montrent bien son style de réalisation. Ces aspects seront repris dans Collatéral, en version numérique. L’influence de l’esthétique de la série Miami Vice se ressent autant dans les costumes portés par les deux acteurs principaux (Franck Plank et Alex McArthur ) que dans le traitement de l’image et des éclairages. Cela s’explique par le fait que le téléfilm soit sorti la même année où s’est arrêté la série qui a révolutionné le petit écran.
Le casting n’est pas aussi prestigieux que la version sortie en 1995, mais il y a l’apparition de Xander Berkeley, Michael Rooker, Cary-Hiroyuki Tagawa et de Daniel Baldwin. Il est étrange de constater qu’ils sont plus célèbres, aujourd’hui, que les 2 acteurs principaux. Dans cette version, Vincent Hanna et Patrick Mclaren sont beaucoup plus jeunes. Cela donne une dynamique différente dans l'intensité de la relation qui s'instaure entre eux. Les scènes les plus marquantes de Heat sont présentes, comme celles du café ou du braquage de banque. Mann précise que ce film lui a montré l’importance du son dans une scène. Pour s’en convaincre, je vous invite à faire un comparatif entre le son que l’on entend lors de la fusillade de la banque et la version cinéma. Vous comprendrez aisément la différence et ce qu’il veut dire. Içi, le réalisateur se concentre essentiellement sur le duel entre ce flic et ce gangster de haut vol, sans trop développer les personnages secondaires.
Pour un téléfilm de la fin des années 80, LA Takedown s’en sort plutôt bien et j’ai pris du plaisir à le voir. Cette version courte de Heat ne doit pas forcément être boudée, même si certains vont s’amuser à la descendre en s’attardant sur les différences avec la version cinéma qui a été réalisée avec plus de préparation et de budget.
En tous cas, sans ce film, il faut bien reconnaître que Heat n’aurait pas été ce qu’il est aujourd’hui en plus de proposer un excellent face-à-face : Al Pacino Vs Robert De Niro.