[Attention, cette critique, et ce film, ont été réalisés à l'aune des informations disponibles sur la personne de l'Abbé Pierre, le scandale n'ayant éclaté qu'un an après : on a critiqué le film qu'on a vu, et le film a adapté les infos qu'il avait] Que vous soyez ou non fervent acquéreur et donateur de la Fondation Emmaüs, L'Abbé Pierre - Une vie de combats vous donnera la furieuse envie d'y faire un tour dès la porte du cinéma passée, pour combattre la misère humaine inadmissible et découvrir l'homme qui a donné sa vie dans cette lutte. Et surtout pour pouvoir essuyer ces grosses larmes de crocodiles qui coulent devant pareil altruisme à la fin du film, qui vous donne même l'adresse Internet pour faire une bonne action. Sans jamais faire de l'ombre au (très honnête) téléfilm avec Lambert Wilson, ce biopic propre mais ultra-efficace compte sur la performance (à tous les âges) de Benjamin Lavernhe, et il a bien raison, tant il porte le film à lui tout seul sans même sembler forcer, un exploit qui nous fascinera toujours autant de film en film chez cet acteur. Bien entendu, on n'oublie pas Emmanuelle Bercot dans le rôle de la tendre Lucie, qui soutient de tout son cœur Pierre quand celui-ci passe pour un fou (eh oui, l'altruisme, la tolérance, c'est de la folie pure, ma Pauv' Dame... Pauvre monde). Vous l'aurez compris, si vous n'avez pas un cœur de pierre (pas Pierre, justement), vous allez être ému en découvrant tout ce que ce binôme a fait à force de croire en son prochain, comptant sur le visage parfait de ce brillant Benjamin Lavernhe, donnant à voir le doute d'un homme bafoué (traité de fou) et la résilience d'un homme soutenu (quand il voit que son œuvre sauve des vies), passant par des moments de vie atroces (voir un enfant mourir à cause de la misère... On n'était pas prêt, à 9h du matin, au Festival de Cannes, oh non, on n'était pas prêt...) et un final qui nous rappelle de laisser notre trace, nous aussi (allez, un petit tour à l'Emmaüs du coin, sur votre samedi...). L'Abbé Pierre - Une vie de combats est (malheureusement) encore plus vrai aujourd'hui, et, sans jamais faire la manche, a emporté nos cœurs avec lui. Faites votre B-A, allez voir L'Abbé.