"Contratiempo", "The Invisible guest" et "L'Accusé", ce film a au moins 3 titres. Pourtant, il ne casse pas 3 pattes à un canard aux navets. Je ne lui accorde même pas 3 étoiles sur 10.
Son niveau est celui d'une esquisse bâclée de téléfilm. D'un semi-miss Marple ; d'un mauvais brouillon de Poireau, sans aucune saveur mais par contre débordant de loghorrée verbale, bavard jusqu'à l'incontinence. Cette diarrée de mots lachés en cascade vise à paralyser toute analyse logique des situations (en clair : à essayer de masquer les invraisemblances et les solutions de continuité). Ce qui n'a pas empêché le plus jeune de mes neveux --celui qui, en septembre, va rentrer en classe de cinquième-- de deviner les "rebondissements" (grossièrement copiés dans l'anthologie du cinéma en N&B) avant même que les scénaristes aient fini de les paraphraser !
A ce propos --et bien que le film s'appelât Contretemps-- je ne pensais pas qu'on oserait extraire de leur maison de retraite des scénaristes d'avant-guerre à qui l'on imposerait de retremper leur porte-plume sergent-major dans de vieux flacons d'encre violette. J'imagine qu'on a fait cela pour les contraindre à payer leur loyer en lieu et place de leurs fonds de pension ruinés. Vu sous cet angle, ce film policier totalement raté est un excellent documentaire qui montre à quel point la crise économique que nous traversons est impitoyable.