Allez, j'attribue la moyenne, en tenant compte de l'ancienneté et de la singularité de ce film carcéral à la française (un genre peu exploité dans le cinéma héxagonal).
Clairement, "L'addition" est handicapé par ses invraisemblances et ses maladresses, et ce dès la scène d'ouverture, à l'issue de laquelle un citoyen lambda (Richard Berry) va se retrouver embastillé, après avoir pris la défense d'une jolie voleuse dans un supermarché.
Je dis "jolie", mais il s'agit de Victoria Abril, et franchement, dans sa version 1984, affublée d'une coupe de cheveux dégueulasse, la comédienne espagnole ne fait pas rêver...
Notre héros galant mais poissard va se révéler le type le plus malchanceux de l'univers, enchaînant les graves emmerdements en un temps record, ce qui va prolonger dangereusement son séjour en prison, alors qu'au départ sa détention ne devait pas excéder quelques jours. Sa rencontre avec un maton teigneux et vicelard (Richard Bohringer) ne va pas arranger les choses...
Si le deuxième long-métrage de Denis Amar n'évite pas les passages grotesques et/ou invraisemblables, "L'addition" n'est pas pour autant un mauvais film, sauvé notamment par son format court (1H20 montre en main, ce qui garantit une certaine efficacité) et par quelques vraies bonnes idées narratives, pas toujours abouties hélas.
Il y a ainsi une scène savoureuse qui voit Berry imiter Bohringer devant ses codétenus : c'est amusant, et en prime ce n'est pas innocent sur le plan narratif...
L'ultime scène avait également un joli potentiel, mais Amar et son co-scénariste Jean Curtelin n'assument pas la cruauté de ce dénouement, préférant bifurquer in extremis vers un happy end...
En conclusion, le face à face Berry-Bohringer tient plutôt ses promesses, mais "L'addition" constitue un thriller carcéral moyen, à réserver aux amateurs de raretés estampillées 80's.