Grand mère sait faire autre chose que du bon café

Une grand mère retrouve son petit fils parti étudier loin du centre équestre qu'elle dirige dans les Pyrénées orientales.
Il a une relation avec une jeune fille élevée dans le centre, et il veut partir vivre au Canada.
Sur quelques jours du début du printemps, elle découvre un autre homme. Il est devenu musulman. Il ne boit plus de vin, s'éclipse souvent, lui vole beaucoup d'argent, ne s'intéresse plus aux études, ni à son père, et surtout lui ment.
Point de Canada, il cherche à rallier la Syrie pour s'engager dans l'armée islamique.
Son petit fils est sa seule famille. Sa fille est morte dans un accident de plongée. Elle perçoit que le laisser partir conduira à le perdre.
Elle choisit de se battre, avec ses armes. Elle parvient à l'emprisonner dans les écuries puis trouve un ancien combattant fiché S qui accepte d'intervenir pour expliquer ce qui l'attend. Cela conduit seulement à le libérer et le voilà dans la nature. Alors elle finit par le dénoncer à la police qui parvient à le faire arrêter.
Oui elle a sauvé son petit fils. Il est en vie. Malgré tout elle n'est pas sûre de ne pas l'avoir perdu. Elle en est très troublée.


Le film fait le point essentiellement sur elle. L'histoire du petit fils avant et après cet épisode importe peu. C'est leur trajectoire de quelques jours en ce début de printemps qui compte. Pas de jugement sur les motivations du petit fils mais comme la grand mère on s'étonne qu'il ne profite pas d'avantage de ce qui l'entoure. La beauté de la nature, les cerisiers en fleur, les petits moments de la vie en famille, un verre de vin à table, la fête entre amis.
Bien qu'il monte à cheval c'est l'isolement qu'il recherche. Un isolement, égoïste, bien triste. Parfois à plusieurs, car ils sont nombreux à rejeter la société pour la religion, même si ils ont un rapport élastique avec leurs croyances. Ils gardent malgré les sermons les réflexes de leurs passés, leurs petits vices.


Le film ne se conclut pas et s'arrête sur la cueillette des cerises, la vie comme les saisons, avance. La situation ne se réglera pas, mais il y a peut-être encore de l'espoir. Ce qui en fait un bon film.

OlivierBretagne
7
Écrit par

Créée

le 1 mai 2019

Critique lue 420 fois

4 j'aime

Critique lue 420 fois

4

D'autres avis sur L'Adieu à la nuit

L'Adieu à la nuit
Seemleo
8

Une nuit éclairée par Téchiné

André Téchiné est un excellent artisan. Ses films au fil des décennies n'ont jamais été construits sur de l'esbroufe, des artifices ou autres musiques pompeuses. Auteur sincère, il a surtout marqué...

le 26 avr. 2019

24 j'aime

20

L'Adieu à la nuit
AnneSchneider
8

Grand-mère Courage

Le 31 août 2018, l’écrivain algérien Boualem Sansal énonçait le paradoxe suivant : « Oui, l’Europe a peur de l’islamisme, elle est prête à tout lui céder »... En 2016, il écrivait déjà : « [ Les...

le 2 mai 2019

20 j'aime

10

L'Adieu à la nuit
EricDebarnot
6

Les nouveaux monstres

C'est certainement l'un des pires cauchemars pour des parents que de voir leur enfant devenir un criminel. En ce début maudit de 21ème siècle, nous avons droit à une variante particulièrement...

le 26 avr. 2019

17 j'aime

2

Du même critique

Une fille facile
OlivierBretagne
7

Un amour de vacances

L'été de mes 16 ans est ensoleillé dans ma mémoire. J'y retrouve des rencontres inattendues, des fantasmes, des amours, des soirées. Il y avait aussi des moments dans un monde qui n'était pas le...

le 29 août 2019

4 j'aime

L'Adieu à la nuit
OlivierBretagne
7

Grand mère sait faire autre chose que du bon café

Une grand mère retrouve son petit fils parti étudier loin du centre équestre qu'elle dirige dans les Pyrénées orientales. Il a une relation avec une jeune fille élevée dans le centre, et il veut...

le 1 mai 2019

4 j'aime

Astrid et Raphaëlle
OlivierBretagne
6

qui trop étreint mal embrasse

une série à la française ça ne veut pas dire grand chose mais ça devient un label de qualité; malheureusement médiocre Posons une comédienne dans un commissariat qui ressemble à une startup, avec un...

le 14 mars 2020

3 j'aime