L'été de mes 16 ans est ensoleillé dans ma mémoire. J'y retrouve des rencontres inattendues, des fantasmes, des amours, des soirées. Il y avait aussi des moments dans un monde qui n'était pas le mien. J'étais un peu un chien dans un jeu de quilles. C'était pitoyable peut-être mais excitant aussi.
J'ai retrouvé un peu tout ça dans le film. Une première scène avec une jeune fille qui nage dans la mer sous un soleil chaud. Une dernière scène où l'on revit tous ces moments bons ou mauvais avant de faire sa rentrée. Entre les deux c'est l'expérience de l'été. On peut dire que c'est vain mais ce sont des souvenirs d'adolescence.
En ça le film est réussi. Il berce. C'est le bruit des vagues, d'une guitare sèche et d'une chanson entrainante. Je repasse Naima de Coltrane. C'est le même rythme, et j'émerge dans une douce torpeur. C'est bientôt la rentrée...
Naima c'est aussi le prénom de l'adolescente qui vit à Cannes avec sa mère et ses copains du lycée. Il ne faut pas grand chose pour que tout change cet été là pour elle. Une cousine qui passe en coup de vent et hop c'est la grande aventure et les aventures c'est dangereux parfois. Un homme riche qui vous emmène sur son yacht. Une femme vénéneuse qui vit dans une sublime villa vous toise avec un regard méprisant. Heureusement la cousine sait y faire. Elle assume ce qu'elle fait, faussement ingénue. Les mots fusent, et il y a tant d'aphorismes dans ce film. Les silences sont des armes pour attirer les hommes. Elle est libre. Elle vit à moitié à poil. Le soleil lui donne des belles couleurs. Pour l'adolescente c'est très déroutant. La vie semble si facile, mais la vie s'apprend, parfois dans la douleur. Quand elles se font jeter du bateau comme des voleuses par les hommes qui en ont assez, la coupe est amère. La cousine se taille, comme elle est venue, hop. L'adolescente qui se défendait pas mal, avec un peu de répondant, comme la belle explication sur l'anarchisme et l'argent qui ne sont pas contradictoires, se retrouve seule. La fête est finie, et elle a un peu la gueule de bois. Heureusement il y a Magimel (dans un rôle similaire à celui de Brad Pitt dans le Once upon the time in Hollywood) pour réparer les peines de coeur.
Que dire de Zahia. Pas grand chose en fait. Ni bien ni mal. Evidemment c'est la star du film. On en parle tellement que ça biaise l'histoire. C'est pour moi loin d'être le propos ni la partie la plus intéressante du film. Dans 10 ans elle aura peut-être disparu. Alors on se concentrera sur autre chose. Merci