Le film de gangsters n’est pas un genre dans lequel on a l’habitude de voir Corman évoluer mais notre homme est un touche à tout que rien n’arrête et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Et voilà donc qu’il s’attaque à Al Capone. On connaît l’histoire : On est en pleine prohibition dans les années 1920 et la guerre des gangs fait rage à Chicago. La mafia sicilienne est aux prises avec un autre parrain un peu trop gourmand. Le règlement de compte va être saignant. La première réussite est d’avoir placé le récit selon un point de vue omniscient mais focalisé sur les gangsters. Ainsi, point d’Eliot Ness à l’horizon pour gâcher la fête. La deuxième bonne surprise c’est la présentation des personnages, drôle, enlevée et pourtant factuelle même si on peine à retenir qui est qui. Troisième réussite c’est cette débauche de violence qui paraît presque anachronique tant elle peut faire penser à du Tarantino des grands jours. Et puis il y a ces décors de studio qui font le charme d’un cinéma révolu où le public acceptait de croire ce qui ne paraissait pas très réel. Un très bon moment donc mais un genre qui sied moins à un Corman qui a besoin de plus folie pour s’exprimer pleinement.