Je pensais que l'affaire Cicéron était un film sur Cicéron, le vrai... (un film à ranger avec Jules César et Cléopâtre dans la filmographie de Mankiewicz) jusqu'au moment où j'ai pris la jaquette dans mes mains... mais bon il était écrit que en gros que Tavernier considérait ce film comme le seul chef d’œuvre du cinéma d'espionnage. Je veux bien lui faire confiance.
Et c'était très bien.
J'apprécie dans ce film cette capacité à adopter un ton relativement neutre, ici les nazis ne sont pas forcément les grands méchants, j'ai trouvé ça tout en mesure et c'est très appréciable de voir juste deux camps s'opposer et pas voir une lutte à mort idéologique. Ainsi même si le Cicéron du film aide les nazis (bien qu'il n'espère pas leur victoire et qu'il fait ça par pur opportunisme) il est malgré tout le héros du film et non un opposant et quelque part on éprouve de l'empathie pour lui et même on a envie qu'il réussisse son entreprise.
Et j'aime ça l’ambiguïté.
Le fait d'estimer le personnage principal permet de créer de la tension vu qu'on ne veut pas qu'il se fasse prendre et il y a bien un ou deux moments absolument virtuose à base de coupure de courant et d'aspirateur qui sont à glacer le sang.
J'ai beaucoup aimé également le dénouement de toute cette affaire et je dois dire que je ne sais pas si c'est fidèle à la réalité ou non, en tout cas j'ai trouvé, même si c'est un peu moral, assez juste par rapport au film et finalement assez crédible.
En gros c'est très bien réalisé, parfaitement bien interprété, pour un pur moment de bon cinéma.