Réalisé avant le départ de Fregonese à Hollywood, L’Affaire de Buenos Aires a des airs de ticket d’entrée pour la Cité des Anges déclinant le savoir faire de son auteur : travail des plongées/contre-plongées et photo contrastée n’ayant rien à envier au film noir US de l’époque, course poursuites efficaces, score à la Max Steiner. La touche locale serait plutôt du coté du scénario : ce récit d'un Musulin argentin (1) a une coloration péroniste via le contexte miséreux de la famille du truand et les applaudissements de la foule à l’arrivée de l’escroc en prison. Le savoir faire visuel fait oublier une certaine prévisibilité du récit.
Bien sûr qu’en taule les flics chercheront le pognon et que ce sera aussi le cas des autres détenus. Et les billets finiront par brûler en forme de constat de vanité de la bagarre à plusieurs pour le fric.
Avant une dernière phrase en forme de constat social désabusé. L'Argentin s'illustrera ensuite à Hollywood au travers d'un estimable western de série B.
(1) Un employé qui truande la banque qui l’embauche et planque le fric en espérant le récupérer à la sortie de taule.