Comme pour 24 jours: la vérité sur l’affaire Ilan Halimi, j’ai été mal à l’aise pendant plus de la moitié du film. Toutefois, le réalisateur (Frédéric Tellier) prouve qu’il est possible de filmer cette affaire avec un regard neutre, notamment en donnant un rôle charnière à l’avocate de l’accusé (Nathalie Baye dans le rôle de Frédérique Pons). Cette dernière avait mis un point d’honneur à défendre son client « en tant qu’homme », et non comme le monstre qu’il était aux yeux de tous. Dans le film, cette idée est parfaitement retranscrite. Certes, Guy George était un homme perturbé et violent, mais ce n’était qu’un homme. Et comme pour la plupart des affaires de ce genre, il vaut mieux juger de manière détachée, plutôt que trop s’impliquer et sombrer dans des raisonnements accablants. Mais ce qui m’a le plus touché durant la projection, c’est l’annonce du décès aux familles. Qui ne s’imagine pas à la place des victimes ? Qui n’imagine pas la réaction de ses parents face à cette nouvelle ?

L’Affaire SK1 met également en lumière le zèle des policiers, et le manque de tact nécessaire pour gérer ces enquêtes. Sans aller jusqu’aux bavures, le suivi psychologique donné aux familles des victimes est inexistant. On suit l’enquête et les coulisses de la Brigade Criminelle, sans se concentrer sur l’abattage médiatique d’un assassin. C’est important pour l’interprétation du public: même s’ils ont fait des erreurs, le travail du 36 Quai des Orfèvres était colossal.

Raphaël Personnaz (Franck Magne ou Charlie dans le film) interprète ici le grand rôle de l’histoire. On note l’acharnement quasi maladif de l’homme plus que de l’enquêteur, et c’est là le point important des acteurs de ce genre d’enquêtes: différencier la vie privée, les principes auxquels on croit, et les faits que l’on traite. On remarque aussi la présence de Thierry Neuvic (Mafiosa) dans le rôle de Jensen, avec une très bonne interprétation de la dureté de ce monde, difficile à affronter émotionnellement.

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le 11 janv. 2015

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