L'Affaire SK1 par Lucas Perrier

Adapté d'un fait réel qui défraya les chroniques au début du nouveau millénaire, cette affaire dont s'inspire le film se révèle être aussi le premier long-métrage cinématographique de Frédéric Tellier. Il embauche donc Raphaël Personnaz dans le premier rôle qui partage aussi la tête d'affiche avec Nathalie Baye, et gratifie aussi son film de bons seconds rôles comme Olivier Gourmet, Michel Vuillermoz ou encore Thierry Neuvic. Mais cette traque du serial killer Guy George ne se révèle pas être palpitante et prenante comme l'autre polar français du moment, La French. On suit premièrement le procès de l'accusé qui se retrouve alors entrecoupé de scènes flash-back retraçant la traque des policiers du 36 Quai des Orfèvres sur ce mystérieux tueur en série. Un procédé assez judicieux puisqu'il ne permet de ne pas faire retomber le rythme du film ni la pression que celui-ci peut procurer aux amateurs du genre. Autre procédé tout aussi judicieux, celui de changer de caméra entre les deux époques, pellicule/numérique, sorte de marqueur temporel intelligent bien qu'il y ait les dates précises des événements retranscrites à l'écran. Dans les années 80-90 durant l'enquête policière, on a droit à une image granuleuse, quelque peu terne, représentative de l'ambiance de l'enquête et cela grâce à une excellente photographie. Et de l'autre côté, c'est une image plus lisse qui prédomine, plus neutre, plus représentative de la réalité. Un procédé astucieux qui se révèle donc efficace. Les acteurs sont aussi très bons tout comme Adama Niane, acteur jusque là inaperçu du grand public, qui campe un Guy George convaincant. Mais le film semble ne laisser transparaître aucune émotion, ce qui rend notre regard envers le film assez neutre si l'on n'est pas un amateur du genre. L'Affaire SK1 est donc un bon film, intéressant du début à la fin, mais s'apparente plus du document de fait divers qu'une fiction qui aurait pu rendre le tout plus tendu ou plus stressant.