Une affaire aussi marquante que celle mettant en cause Guy Georges devait forcément donner lieu à un long-métrage pour le cinéma un jour ou l'autre. Ancien assistant-réalisateur, Frédéric Tellier décide de se confronter à un sujet aussi imposant pour son premier essai pour le cinéma, ce qui était tout à son honneur mais pas forcément une bonne idée.
Se sentant personnellement touché par un fait divers aussi sordide que celui-ci, Frédéric Tellier va tout faire pour livrer l'étude la plus complète possible, la plus documentée (même si l'avocat Alex Ursulet pointera du doigt quelques éléments "arrangés"), et surtout la plus impartiale. Plein de bonne volonté, le cinéaste tente de mettre en lumière chaque aspect de l'affaire, de donner aux divers noms impliqués une certaine humanité, à commencer par le tueur présumé.
Des intentions louables, surtout pour un premier film, mais qui, paradoxalement, vont empêcher L'affaire SK1 de se hisser au-delà d'un simple compte-rendu, aussi détaillé soit-il. Ne pouvant tout décrire en moins de deux heures, Tellier tente quand même de jongler avec les différents points de vue, de se concentrer à la fois sur la traque et le procès, tout en illustrant les évolutions sociales, juridiques et politiques de la France en dix ans.
Faute de temps, L'affaire SK1 ne fait que survoler ses passionnants sujets, et s'avère malheureusement dénuée de la moindre émotion. Bien que bénéficiant d'une facture technique plus que convenable, le film ennui poliment, ne procure pas le frisson attendu. Dommage, l'envie de bien faire était bien présente et Adama Niane était parfait en tueur insaisissable.