Alors voilà, après avoir vu l'âge de raison, je vais reprendre et commenter ma précédente critique, rédigée AVANT le visionnage. Et vous allez voir que, quand même, je suis très bon.



"Bon, je tente une expérience. Je n'ai pas vu le film, mais seulement la bande-annonce. Mais grâce à mes pouvoirs, je crois être en mesure de vous proposer une critique quasi exhaustive de ce "film".



Déjà, ça part mal, puisque le personnage principal est incarné par Sophie Marceau. Mais si, vous savez, la mère névrosée qui ne veut pas vieillir dans LOL, la même que dans la Boom en fait, mais avec 40 piges de plus."



Et c'est précisément ça. Cette femme ne change JAMAIS de visage. Et comme dans La Boom, ou l'étudiante, elle chiale. Souvent. Très souvent. Mais bon, elle reste belle, et heureusement qu'il y a ça.



"Bref, dans ce film, Vic, ou Marguerite (oui c'est ridicule, on dirait le nom d'un patelin du Gard) est une working girl accomplie, en tailleur, hyper sérieuse, avec un compte en banque bien garni, un
appart' de rêve, un job stressant mais hyper épanouissant, toussa.



Elle a un mec aussi. Probablement un mec bien mais pas top. Ou alors un connard, je sais pas trop, j'vous dis, j'ai pas vu le film.



Alors, un beau jour, cette connasse (oué, une nana en tailleur qui bosse comme une chienne pour acheter de nouveaux robinets, un tapis de salon et un vase Starck, c'est une connasse) va recevoir par je ne sais quel biais des lettres qu'elle s'est elle-même écrites (attention, c'est compliqué) quand elle était gosse et qu'elle a confiées à un notaire, pour qu'elle puisse se rappeler sa jeunesse,
ses rêves, et tout le toutim ultra excitant des choses qu'on fait quand on a 7 ans, pas d'argent, et pas de vase Starck."



Là en fait, voyez, le tableau se révèle encore pire que celui que j'avais décrit. Oui parce qu'en tant que connasse, elle fait pas les choses à moitié.
Working girl de son état, dans une entreprise tellement grande qu'elle a un bureau plus grand que ton immeuble, évidemment décoré façon épuré à mort, ultra design moderne sans caractère, elle parle anglais, tout le temps, même avec ses collègues français. Génial : genre j'suis tellement surbookée et professionnelle que j'abandonne le français, c'est trop job de provincial.
D'ailleurs, la haine parisienne pour la Province, elle se manifeste plusieurs fois pendant le film, et revient un peu comme une insulte.
Même son mec, qui bosse dans la même boîte, est anglais. Mais il est gentil.


Vous remarquerez que je passe sous silence le scénario, et cette histoire de lettres (bien évidemment décorées avec le goût exquis d'une gamine de 7 ans qui n'a pas une thune, oui parce que tu comprends, pour ses 7 ans, son cadeau, c'était les huissiers qui venaient vider la maison, mais qui te fait du scrapbooking de partout parce que c'est choupi, connasse de parisienne), et le fait que l'héroïne (Margaret et plus Marguerite, du moins au début) ne se souvienne absolument plus de rien de sa jeunesse.
Et pourtant elle n'a pas été violée ni rien, elle a juste creusé des trous pour envoyer du pain aux pauvres, à l'autre bout du monde. En Afrique. Cela va de soi.



"Évidemment, vient se greffer un amour de jeunesse, des cris, des larmes, des sentiments über puissants, une réflexion sur le sens de la vie sous des trombes d'eau, des révélations fracassantes sur la personnalité intérieure du tailleur, les joies simples de l'existence, la drogue et le napalm, et on s'emmerde comme un rat crevé du début à la fin. Ce n'est certainement pas drôle (je ferais amande honorable si j'ai l'occasion de le voir et que je me suis gouré mais bon), on devine la fin dès le début (ou même dès la bande annonce, si quelqu'un peut confirmer), et on ne ressort certainement pas grandi d'une telle purge. Pour la peine, je l'ajoute à mes films de merde.
N'allez pas le voir. Même, ne regardez pas la bande annonce, elle est à chier. Regardez celle de Thor, elle est autant à chier, mais là, je sens qu'on va se marrer."



A ce point précis, je me sens obligé de contredire mon propos : j'ai souri. Une fois. Pour le reste, c'est exactement ce que j'ai dit, on retrouve l'amour de jeunesse, la réflexion sur le sens de la vie, les métaphores sur l'amour, les croyances, la fin de l'égoïsme, l'ambition d'être une bonne personne, comment cette image de bonne personne s'oppose toujours au règne de l'argent (c'est pour les pauvres ça : ça les rassure, ils n'ont pas un rond, mais au moins ils passent pas pour des raclures parce qu'ils sont pauvres)...
A ce titre, une phrase pleine de sens revient plusieurs fois "je suis devenu(e) ce que je suis". Dans la veine de Lol finalement.


Sauf qu'à la fin, elle reste avec son mari et elle fait un enfant. Bah oui, c'est l'accomplissement ultime du bonheur parfait : démissionner pour aller aider les petits étrangers en Afrique (l'autre bout du monde donc), mais avec l'aide du mari, de l'ex patronne encore-plus-connasse et profiter du temps qui passe en attendant le trysomique qui vient.


En fait, tout le long, tu te tapes des stress énormes à cause des discours lyrico-dépressifs qui s'enchaînent jusqu'à l'overdose (avec le frère oublié par sa "grande soeur chérie qui ne connaît même pas son neveu", le notaire gentil grand-père qui tombe subitement très malade, ...) et on en oublie presque la collection de vases Starck qui doivent trôner quelque part, entre le bureau et l'appartement, plus grand et plus épuré encore.

hillson

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