Un Dick très cinématographiquement mauvais
Une production conséquente des studios hollywoodiens, 50 millions de budget, une méga-star internationale (oui, Matt Damon, ça fait bizarre de l'imaginer dans ce rôle, mais bon...), un réalisateur débutant (mais avec du soutien, et puis, c'est déjà pas mal que la caméra ne fasse pas de crise d'épilepsie), des seconds rôles de luxe (Terence Stamp lifté, le John Slattery de Mad Men...) et pas de scénario... Non, aucun, vraiment pas...
Une vague histoire de débiles en chapeau qui, comme dans toute bonne théorie du complot, font leur possible pendant des années pour empêcher Matt de retrouver une poule susceptible de l'empêcher d'accéder un jour aux plus hautes fonctions... Rajoutez à ça, des portes magiques qui viennent de nulle part, un objet des désirs joué par une Emily Blunt en manque de charisme, et vous comprendrez pourquoi j'ai rendu les armes dix minutes avant la fin...
(On me raconte à l'instant que la fin, digne d'un Wanted de bas étage, est encore pire que ce que je pensais, dont acte).
Il semblerait que K. Dick soit à la base de cette abominable histoire, après tout, dans mes souvenirs de lectures et d'adaptations (Blade Runner étant une réussite malgré le texte original), ça ne m'étonne pas plus que ça, il faudrait un jour mettre ce type en face de ses méfaits...
En tout cas, qu'un studio puisse accepter un tel scénario pour essayer d'en faire un film révèle beaucoup du désespoir cinématographique ambiant.
Seul point positif : avec un niveau de stupidité équivalent (mais quelques scènes d'actions en plus), Matrix avait triomphé comme c'est pas permis, celui-là, non.
Je ne met pas 1 parce que je viens de dire que je le réservai aux abominations, mais je le regrette presque.
En même temps, ce film est beaucoup trop bête pour être méchant...