Ou comment couler une Biel
Quelques temps après sa sortie, allez savoir pourquoi, le film me semble auréolé d'une petite réputation agréable, du genre « on s'attendait à de la grosse bousasse, mais en fait, c'est sympatoche »... Alors du coup, lorsque Madame a piqué ça à un ami et me le met sous le nez le premier dimanche depuis dix ans où j'ai du me réveiller à l'aube, je n'étais plus maître de mes réactions, et je suis parti confiant.
Mes très lointains souvenirs d'une série que je n'ai jamais trop suivie ne vont guère m'aider, mais enfin, c'est pas comme si ça changeait quoi que ce soit, de toutes façons, la rumeur avait presque raison, étrangement, ce film n'est pas aussi abominable que prévu.
Alors, d'accord, la réalisation, la photographie et le montage ont été réalisés par une troupe d'handicapés mentaux avec des moignons à la place des bras et du tapioca plein la boîte crânienne, et ça donne un peu quelque chose qui ressemble à ce qu'un clebs vous rapporte quand vous ne lui avez rien demandé.
Le scénario, si j'ose dire, est un mélange improbable de débilité crasse et de n'importe quoi bien assumé, ce dernier argument emportant d'ailleurs le film au-delà des cimes prévues. Oui, parce que une fois sur deux, l'énormité du truc et la bonne humeur des comédiens en roue libre parviennent à m'arracher quelques rires gras, et j'avoue que je n'en demandais guère plus.
Je crois qu'il est question de looping en hélico, d'une Biel qui se dégrade et d'un tank qui coule, à moins que ce ne soit l'inverse, et puis il y a Bradley Cooper qui drague une journaliste du Monde aussi...
C'est tout de même dommage que les tics de réalisation et de montage qui nous gavent depuis les Jason Bourne, les Ocean's 18, les Guy Ritchie avec un succès toujours très relatif (mais une grande variation dans la laideur) soient désormais incontournables dans les films d'action actuels, parce que là, franchement, il y avait moyen de faire réellement quelque chose de sympathique.
Bon, après, faudrait revoir l'histoire, aussi, à un moment, ils débarquent sur des docks, ils se battent au milieu de containers qui volent par dizaines de partout, et j'avoue que, comprenant qu'il n'était plus nécessaire d'espérer que ça se calme, j'en ai profité pour piquer un petit roupillon qui vaut de moitié dans la note finale. Je me suis réveillé juste à temps pour voir Jon Hamm faire son apparition, ce qui vaut aussi un point en plus, et sinon, là, le lendemain, franchement, si vous me demandiez de quoi ça parle, je ne pourrais pas vous répondre.