The Sea Hawk, c'est un petit bonheur, et je ne galvaude pas le mot en l'employant. Tout ou presque est parfait dans cette pellicule de Curtiz. Il s'était déjà bien exercé au genre via le fondateur Captain Blood, mais là, c'est un pur festival. Véritable pot-pourri scénaristique aux fragrances entêtantes, on ressent tout en visionnant ce chef d'oeuvre. Fougue des batailles, stress des intrigues, détresse des romances contrariées...
Le scénario est ciselé comme un diamant aux dimensions gargantuesques. Passé le souffle d'un affrontement en mer, on se plonge dans un écheveau torturé de diplomatie claironnante et complots ourdis dans l'ombre, le tout bâti sur un des plus grands affrontements de têtes couronnées de l'Histoire : Philippe II d'Espagne aux volontés d'hégémonie mondiale, gêné aux entournures par l'irritante Angleterre d'Elisabeth. Voilà un terrain de jeu formidable pour Curtiz et sa bande.
Venons-en à la bande, si Brenda Marshall est un peu fade en rôle féminin titre, c'est en partie dû à la détonante Flora Robson, incarnant une reine d'Angleterre aussi orgueilleuse que soucieuse du bien être de son peuple. Quant à Errol Flynn, je m'amuse toujours autant à le voir devoir jouer un empoté sentimental face à la gente féminine.
Côté réalisation, les jeux de lumières grandiloquents, notamment lors du duel final, sont à tomber par terre ; les plans, fixes ou mouvants, sont toujours aussi soigneusement travaillés (ce travelling en plongée du pont de l'Albatross désert, miam !) ; le suspens aussi insoutenable que grisant de la scène d'évasion démontre les qualités indéniables de mise en scène du bonhomme.
Que dire de plus ? The sea hawk surpasse en tous points son illustre prédécesseur Captain Blood à mon sens, qu'on puisse faire la fine bouche devant cette pellicule me laisse pantois.