Un homme, Moro, rentre dans son village Kazakh, nommé Almaty, afin de récupérer l'argent qu'un caïd local lui devait. Il apprend à cette occasion que son ex-copine est tombée dans la morphine, et l'emmène faire un sevrage dans sa baraque située près de la mer d'Aral. Il va en profiter pour casser la figure au dealer qui l'a mise dans un tel état de dépendance.
Il est à la fois curieux et intéressant de voir un film soviétique de la fin des années 1980, presque un objet underground de par son sujet, la drogue a son importance, mais aussi par la présence magnétique de son acteur principal Viktor Tsoï, disparu prématurément deux ans plus tard. Mais plus que le cinéma, il était connu pour avoir été le chanteur du groupe de rock russe Kino, aux paroles engagées, et dont le film Leto, sorti en 2018 raconte en partie son histoire.
Quelque part, le montage du film fait penser à la Nouvelle Vague française, Godard en particulier, dans la manière de dissocier l'image et le son, ou de faire des plans sur une horloge, ainsi que l'utilisation de la voix off, mais tout cela est d'une grande tristesse, avec ces plans quasi lunaires, où la couleur semble désaturée, mais il se dégage une ambiance à laquelle on n'est pas indifférent.
Il faut prévenir aussi qu'il y plusieurs chansons du groupe Kino, donc aimer le rock russe, mais bizarrement ça passe bien sur les 77 minutes du film, qui montre un pays, l'U.R.S.S., dans un angle loin du discours officiel qu'il est toujours intéressant de découvrir.