Avant Rocky, y'avait Dédé !
Un ancien boxeur (Jean Gabin/Victor Le Garrec) vivote tranquillement en apprenant à des jeunes (des p'tits gars paumés des quartiers) à boxer. Alors qu'il rêve de trouver un jour la perle rare, le boxeur qui deviendra champion, sa femme (Arletty/Blanche Le Garrec) rêve d'aller s'installer à Nice, dans une maison qu'elle a hérité.
Victor voit poindre la réalisation de ses rêves lorsqu'il rencontre André Ménard, alors que Blanche ronge son frein, et son aigreur.
Un film peu palpitant, qui manque vraiment d'énergie, et de choses à dire. Il y a quelques très jolies scènes, quelques très jolies images, et quelques très bons acteurs, mais globalement, c'est l'ennui.
On en sait et on en voit trop peu sur les relations des uns avec les autres (et Arletty est quasiment absente, alors qu'à chaque apparition elle apporte une respiration salvatrice au film), pourtant le thème du film. Les gens. Leur vie. Leurs rêves. Leurs espoirs. La possibilité de tout recommencer. De réussir.
On suit André, de la misère au succès, passant par la discipline, la joie, et les déceptions. Carné ne laisse pas le temps au film de suivre l'évolution de ce personnage, pourtant central. Et puis... je n'ai pas trouvé l'acteur excellent. Belle gueule, oui. Mais... bofbof. Qui plus est, côté tombeur et charmé par une femme riche (mais escroc ? On ne comprend pas exactement ce qu'elle est), n'est pas du tout crédible (Roland Lesaffre est vraiment très en dessous, et semble même plus amoureux de Gabin que de l'actrice).
Bref.
Il reste quand même quelques bonnes qualités : une oeuvre qui arrive très rapidement à poser ses marques de film au réalisme social, sans avoir besoin d'en faire des tonnes. Des décors bien foutus, qui portent en eux toute l'atmosphère des scènes. Un Gabin tout doux et paternel. Une Arletty pleine de fissures. Le Vieux Paris entraperçu.
Ça a son charme, désuet.