Le film entremêle deux thèmes : celui de l’entraîneur (ici de boxe) qui place tous ses espoirs dans son jeune poulain et pense qu’il réalisera à travers lui ses rêves de gloire déçus, et celui du conflit entre la réussite d’une carrière sportive et l’amour avec, en cerise sur le gâteau, la femme follement amoureuse qui se sacrifie et disparait pour assurer la réussite de celui qu’elle aime. Le moins que l’on puisse dire est que tout cela est plutôt conventionnel comme le remarquait déjà Arletty lors du tournage, en ce qui concernait la relation entre l’entraineur (Jean Gabin) et son poulain (Roland Lesaffre), avec son magnifique franc-parler qui, soit dit en passant, déchaînerait les foudres de la bien pensance aujourd’hui : « Trop conventionnel. Pas assez équivoque. On ne voyait pas qu’il avait un look pour Lesaffre. Carné n’a pas voulu. Il aurait dû le faire jouer en plus pédoque ». Malgré cela, la très belle mise en scène de Carné, la qualité de l’interprétation, le plaisir de retrouver le couple Gabin / Arletty quinze ans après Le jour se lève, font de L’air de Paris un film très attachant. Le film est édité en DVD par Studio canal dans une bonne copie et les nancéiens peuvent le trouver à la médiathèque de la Manufacture.