L'Air de Paris par Maqroll
Un film de Marcel Carné sans Prévert suscite toujours des réserves tant c’est leur association qui a donné au cinéma français quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre. Les films qui ont suivi cette période dorée s’étendent pourtant sur près de trente ans et ne doivent en aucun cas être pris pour quantités négligeables. C’est le cas pour L’Air de Paris, film méconnu au générique pourtant flamboyant (Jean Gabin et Arletty, excusez du peu !). Il faut certes reconnaître que le scénario n’est pas des plus imaginatifs, nous resservant la vieille histoire du manager de boxe sur le retour qui se prend d’affection pour un jeune poulain et fait tout pour l’emmener vers les sommets. Mais l’histoire est bien racontée, les comédiens jouent bien et on se laisse prendre facilement dans ce petit univers. La mise en scène de Carné est très académique en dehors de quelques plans fulgurants rappelant son génie passé, essentiellement ceux qui restituent comme par magie cet « air de Paris » qui donne son titre au film.