Que l'on m'accorde le loisir d'éreinter à plaisir cette pagaille de baudruches tout boursouflés d'un vide vrillé - d'un vide qui claque, qui tonne, qui pérore en chantre du goût neutre, d'un vide qui dansote de simagrées et qui s'esclaffe sous la férule de ris anémiques. Comprenez, j'exècre ces volitions vitement dites contestataires, au creux desquelles ne gîtent d'ordinaire qu'accorts esthétismes promulgués comme certitudes d'agir en beauté, de douceur malgré l'hystérie des non-sens. Qu'est-il de plus fadasse, en art, que l'abstraction revendiquée pour soi seule? Certes, l’œuvre doit, l'affirmé-je, trancher, c'est-à-dire du réel éreinter les manifestations, en écharper la banalité, choisir son camp; mais cette œuvre-ci, si furibonde puisse-t-elle paraître s'épivarder, n'est autre que couteau-à-beurre, là où je l'envisageais laguiole. Ce qu'engendre Żuławski, quoi qu'on en puisse croire, n'a rien de mouvant, non plus d'ailleurs que d'émouvant : sa geste, fondamentalement, n'élabore ni plus ni moins qu'une coquetterie enforcie de références distillées au petit malheur, pour ce que ses personnages, faute d'incarner la tragédie dostoïevskienne, entreprennent de se pâmer aux bras d'une abdicataire mélancolie, stigmate d'échec, et dont la chiée de vaines citations contribue, pour le mieux, à signifier à quiconque s'en avise que, tout de même, chez Godard, l'on s'enjaille davantage.
En façon d'adaptation, précipitez-vous plutôt sur Prénom Carmen.