Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Commençons par l'évidence : le héros de ce film a un problème avec les femmes (comme sans doute l'auteur du roman dont le film est tiré).
On pourrait objecter que c'est normal, puisque le film décrit la trajectoire d'un pervers psychopathe qui couche avec ses étudiantes, dissimule le cadavre de l'une d'elles, et a une relation incestueuse avec sa sœur... Mais on manquerait alors l'ensemble des procédés qui consistent à montrer qu'en fait, tout ça, c'est de la faute des femmes !
En effet, le principal protagoniste se contente de se laisser faire passivement, tandis qu'elles se jettent sur lui. Car, comme chacun sait, toutes les étudiantes sont des allumeuses qui ne rêvent que de saisir l'entrejambe de leur prof au coin d'une table de cafétéria, la vieille fille qui vit avec son frère cache forcément des désirs incestueux (qui la poussent à se promener en sous-vêtements de latex sous son peignoir), et la femme flic est déchirée entre les exigences de son métier et le meurtrier dont elle est tombée follement amoureuse (au bout de deux conversations de quelques minutes chacune, signe certain du charisme incroyable de ce dernier).
L'apogée de cette flamboyante misogynie se trouve dans l'explication qui précède de peu la scène finale : car si le héros est comme ça, et bien...c'est la faute de sa mère. Si, si. Je vous passe les détails.
Le reste du film est de la même teneur. Mais malgré un scénario incohérent, très peu réaliste, voire franchement ridicule (l'histoire de l'étudiante fille de mafieux par exemple) et des dialogues qui tombent à plat, il faut reconnaître un point positif : les réalisateurs ont eu la présence d'esprit de couper l'intrigue par de longs plans sur le paysage, et les Alpes sous la neige, c'est beau. Malheureusement pour eux, un décor ne sauve pas un film...