L'amour louf
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Pour son 3e long-métrage en tant que réalisateur (et co-scénariste), Gilles Lellouche adapte le roman de Neville Thompson et nous propose par la même occasion son film le plus riche, en tous cas formellement.
S'entourant d'un casting imposant (ce qu'il avait déjà pu faire, dans une plus moindre mesure, avec son très bon film choral «Le Grand Bain») et poussant bien plus loin ce qu'il avait déjà pu expérimenter dans sa première (co-)réalisation, «Narco», Lellouche nous plonge dans une fresque amoureuse et violente aux accents parfois opératico-modernes, ressemblant à un melting-pot de tout qui l'a marqué dans sa vie de cinéphile (du clip au film de gangster américain, en passant par le cinéma-vérité).
Parce que oui, avec cet «Amour Ouf», Lellouche veut clairement prouver à tout le monde qu'il en a sous le capot en tant que réalisateur, en tant que narrateur visuel, en tant que passionné de cinéma.
Et on ne pourra pas lui reprocher ça, tant son film déborde d'envie et de générosité, faisant de celui-ci l'une des œuvres visuelles les plus ambitieuses sorties cette année.
Tout y est travaillé et maîtrisé, dans la composition de ses plans, dans sa photographie, dans ses décors.
Alors pourquoi cette histoire d'amour contrarié, à l'ampleur indéniable, ne m'a pas autant emballé que je pouvais l'espérer ?
Peut-être parce que Lellouche, à trop vouloir maîtriser la forme à tout prix, a plus de mal à faire exister son histoire, et écrase parfois trop ses personnages (malgré un très chouette casting, assez hétéroclite. Mention spéciale au très touchant Alain Chabat) à l'intérieur de son cadre.
Ou quand la forme, très stylisée et très (trop) présente, relègue trop souvent le fond au second plan et vient en amoindrir l'impact émotionnel.
Une séance au cours de laquelle j'étais sans cesse partagé entre "wow, ça a vraiment de la gueule !" et "dommage, pourquoi on ne prend pas plus le temps de faire vivre les choses ?".
L'impression d'assister à une sorte de long clip (avec sa playlist 80's/90's), virtuose certes, mais manquant de profondeur (à l'image de ce personnage sacrifié assez maladroitement, et qui est aussitôt oublié).
Sachant que la 1ère version du film faisait 3h40, il me manquait quelque chose au niveau du récit, en particulier dans sa seconde moitié.
La sincérité de Lellouche, je la sentais. J'aurai juste voulu qu'il la mette un peu plus dans l'histoire qu'il nous raconte plutôt que dans la façon dont il nous la raconte. Un peu moins de maîtrise, et un peu plus de lâcher-prise.
Un film qui fonce et regorge d'idées, mais a parfois du mal à respirer et manque de liant.
Un film avec une audace visuelle certaine, mais restant un peu trop souvent en surface, se retenant d'aller au cœur de son histoire.
Un film qui nous parle d'amour à sa façon et qui, je le pense, tenait vraiment à cœur à son réalisateur, mais qui a eu du mal à faire chavirer le mien. 6-6,5/10.
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le 18 oct. 2024
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