C'est pas l'amour qui est ouf

Ouf oui, mais pour ce qui est de l'amour on repassera...

Je vais direct commencer par le gros hic qui m'a accompagné tout le film (oui je suis comme ça) :

Comment c'est possible qu'un scénario écrit (entre autres) par Gilles Lellouche et Audrey Diwan, deux auteurs qui ont prouvé leur justesse et leur finesse à l'écriture, nous livre des scènes d'amour aussi NULLES que ça. Les 30 ou 40 premières minutes du film, j'étais rentré dedans sans soucis, mais alors les scènes entre Jackie et Clotaire ... C'est niais, c'est cliché on y croit tellement pas. J'en sauve peut-être une ou deux, le reste je souffle très fort. Genre les flambys pitié ...

Mais le point positif c'est qu'à mon sens, si on ôte ces scènes bien nulles du début (et parfois de la fin hein, mais allez je suis sympa je les met de côté), on est quasiment sur un film parfait.

Sur le fond, j'aime beaucoup plus l'aspect post prison, que ce soit concernant Clotaire ou concernant Jacquie, même si j'aime aussi une bonne partie de l'avant prison, notamment concernant le chemin que prend Clotaire. J'avoue rester un peu sur ma faim sur la fin (facile celle-là), étant donné la faon dont j'ai perçu le film (spoiler en dessous)

Et concernant la forme bah c'est la claque quoi. J'avais déjà adoré l'audace et la créativité de Lellouche sur "Le grand bain", mais là c'est évidemment plus grand, le budget l'exigeant. Encore une fois marqué par l'inventivité de Lellouche, on sent un plaisir fou derrière la caméra et qu'est-ce que ça fait du bien. Parce que oui, en plus de toutes les trouvailles visuelles souvent très originales, le film nous prouve qu'on est pas obligé de faire 20 fois le même plan et le même effet de lumière ("Joker : folie à deux" c'est de toi dont je parle). Et j'en reviens à la justesse de Lellouche , j'ai retrouvé celle qui m'avait tant touché dans "Le grand bain" , pas sur chaque scène certes, mais à de multiples reprises (exemples spoil ci-dessous)

On a une variété de plans qui racontent tellement de choses que ça en rendrait jaloux Wes Anderson (nan faut pas déconner, mais change rien Gillo t'es super mon pote).

La BO est folle, le travail sur le son et la lumière est prodigieux également.

En bref, ça me semblait mal engagé, parce que vu et revu, parce que cliché et parce que probablement à 20 mille lieues de ce qui peut me parler au cinéma. Finalement c'est grand, pas forcément grâce à l'amour mais plutôt à sa dimension "anti-amour" (mais pas que)

Personnellement dans le très haut du panier de mon top 2024. Du pur cinéma.