L'Amour ouf
6.8
L'Amour ouf

Film de Gilles Lellouche (2024)

Je m’attendais à une magnifique histoire d’amour, à quelque chose de grandiose, de fort, un amour qui dépasse tout. Et sur le papier l’histoire d’amour est là mais en fait ce n’est pas que j’ai ressenti à l’écran. Au final j’ai eu plus l’impression que les deux personnages étaient séparés dans leurs milieux de vie distincts qu’ensemble (on les voit très peu ensemble à l’âge adulte, et j’aurais aimé voir encore plus Adèle à l’écran). On se concentre beaucoup sur le quotidien et les actes illégaux du jeune adolescent qui donnent un air de thriller au film, ce qui nous coupe dans la romance. La fin est aussi bâclée, c’est prévisible et puis ça se finit d’un coup plof sans qu’on ne réalise que c’est vraiment fini.


Il y avait un vrai décalage entre la première et la seconde partie du film. J’ai de loin préféré et été beaucoup plus touchée par la première partie à l’âge adolescent, le premier amour, les sentiments forts et inexplicables, cette magie, je souriais tout le long et je ressentais clairement leur amour. Mais en même temps j’attendais que ça évolue et que les deux acteurs adultes apparaissent à l’écran et c’est à ce moment là que les choses se sont gâtées pour moi.


Le script est un peu vu et revu : deux ados de milieux sociaux différents qui tombent amoureux, mais ce qui m’a le plus dérangée c’est la vision de l’amour et le rôle de la femme montré à l’écran : la fille sage qui se laisse désirer mais qui tombe finalement amoureuse du bad boy (qui en réalité est gentil), la fille qui joue elle aussi à la bad girl et qui laisse tout tomber pour lui (alors qu’elle avait une vie stable et voulait se concentrer sur ses études), elle reste avec lui alors qu’il est violent et qu’elle déteste la violence,… On nous fait croire que c’est ça le vrai amour et j’en ai marre que cette vision-là du bad boy et de la fille sage qui tombe éperdument amoureuse soit perpétuée en fait. Que ce soit l’homme, le fort, le bad boy et qu’il peut faire tout ce qu’il a envie, elle l’aimera toujours. Pour moi on glorifie la violence et les relations toxiques. Certes c'est la féministe en moi qui parle mais j’en ai marre que cette image soit montrée à l’écran et j’ai envie que les rôles soient inversés pour une fois.


Mention spéciale pour Alain Chabat et Malik Frikah qui m’ont le plus touchée dans ce film. Et les musiques des années 80 et cette danse superbe sur The Cure qui restera gravée en moi.

eternelleutopie
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le 25 oct. 2024

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