Surtout connu pour être le premier film (du moins en France) à aborder de manière frontale la question du viol et ses conséquences, « L'Amour violé » a aujourd'hui un peu vieilli, notamment à cause d'un aspect assez didactique et légèrement « gros sabots ». Reste que le sujet se suffit à lui-même pour ne pas laisser insensible, l'œuvre restant toujours crédible dans sa manière de poser les enjeux et de se faire le reflet d'une époque où la « honte » était plus souvent du côté des victimes que des bourreaux (sentiment qui n'a hélas pas encore totalement disparu). La démonstration est parfois légèrement caricaturale (mais l'est-elle tant que ça?), mais grâce à l'interprétation touchante de Nathalie Nell et quelques jolis personnages secondaires, on suit jusqu'au bout ce qui reste un film digne d'intérêt et malheureusement toujours d'actualité.