Une jeune femme quitte au petit matin son domicile familial, situé au Canada, pour rejoindre son petit ami situé à Los Angeles. Le couple va rompre, et elle va décider de refaire sa vie à Las Vegas comme danseuse, en espérant rencontrer le grand amour. Mais à la suite de mauvaises rencontres, ses espoirs vont se transformer en désillusion.
A l'image d'un des derniers plans, où il est écrit dans le ciel Fuck it avec un avion, The Grasshopper est un film de contestation typique de cette époque où la guerre du Vietnam faisait rage. C'est représenté dans ce personnage de Christy Adams très bien jouée par Jacqueline Bisset, alors auréolée du succès de Bullit, dont on comprend qu'elle est une jeune femme qui veut réussir par tous les moyens. Y compris à se lier avec des mecs qui trempent dans des affaires louches ou avec des vieux beaux. Mais elle semble toujours faire le mauvais choix, seul l'argent compte pour elle. On y croise Jim Brown, qui est le seul personnage avec qui Christy va se marier par amour, et toujours dans la perspective d'un avenir radieux, ainsi que Joseph Cotten qui est cet homme de 65 avec qui elle se lie, mais tout en étant avec un autre jeune homme qui veut la prostituer afin que lui gagne de l'argent sans rien faire.
Malgré ce que je raconte, le film n'a rien de sordide, et est même dans une tonalité plutôt solaire, si on excepte ce dernier plan très fort où en l'espace de trois ans, Christy Adams semble avoir pris un terrible coup de vieux.
En tout cas, c'est une très belle réussite, réalisée par un stakhanoviste de la caméra, Jerry Paris, qui a à la fois énormément tourné d'épisodes de séries et de films (dont Police Academy 2 et 3 !), mais dont on n'aurait jamais soupçonné cette sensibilité qu'il ajoute à son personnage, n'en faisant pas quelqu'un de veule à tout prix.