La célébrissime apparition de la grande Marlene dans un drame sombre - pas tout-à-fait un grand film quand même, au delà de son importance dans l'histoire du cinéma : le Pygmalion qui sommeillait en Josef Von Sternberg a jeté son dévolu sur une jeune danseuse de cabaret encore inconnue, et il fera de Marlene l'un des ultimes symboles érotiques du cinéma. Mais plus que par le corps encore un peu replet de la Dietrich, "l'Ange Bleu" frappe surtout par la cruauté fascinante de la chronique qu'il constitue d'une chute annoncée : celle d'un homme en pleine dégringolade, projectile précipité vers la mort par une femme experte en humiliations quotidiennes. Avec cette question, faussement innocente, qui obnubile le spectateur, tout au long du film : "Et ça fait mal ?" [Critique écrite en 1995]