Je n'avais pas apprécié Romanzo Criminale, précédent film du réalisateur et marchant maladroitement sur les plate-bandes de Scorsese et de Sergio Leone, et dans un sens, il revient ici à un genre contestable mais qui apporte son panache dans un univers rêvé comme le cinéma ; la glorification du bandit.
Le film a été énormément comparé aux deux films de Jean-François Richet consacrés à Mesrine, car la vie de Renato Vallanzasca et du bandit français sont étonnamment similaires, sauf que l'un croupit pour des centaines d'années en prison, tandis que l'autre sera mort en pleine "gloire". D'ailleurs, une scène sera identique des deux côtés (la capture du bandit après qu'il ait demandé au policier sa carte pour prouver ses dires).
J'aime bien la prestation de Kim Rossi Stuart, car il apporte une décontraction à son personnage, un flegme qui le rendent intéressant, pas forcément sympathique, mais il a quelques traits d'humour noir qui le rendent peu conventionnel. D'ailleurs, c'est assez violent et sexuel, donc le cahier des charges est respecté de ce point de vue-là.
D'ailleurs, Placido s'est attaché à rendre le film le moins Italien possible, avec peu de chansons locales, les lieux ne sont pas forcément indiqués, mais il est difficile de ne pas voir dans ce film que le réalisateur soit fasciné par son sujet, ce qui peut provoquer un effet repoussoir.
Si on n'a pas vu les films de Richet, on peut vraiment apprécier cette saga d'un bandit peu ordinaire, mais il y a quand même une certaine redite qui fait que L'ange du mal est peut-être sorti trop tard.