Un biopic polar envoûtant
Ce biopic inspiré de l'histoire d'un des plus grands bandits italiens des années 70 montre le progrès de Placido en la matière qui avait eu un premier raté dans le même registre avec Romanzo Criminale. Avec l'Ange du mal, Placido confirme être un bon réalisateur de film de gangster italien, même si comme auparavant on peut lui reprocher son véritable manque d'engouement pour le contexte social et politique de ses films, qui sont encore absent ici.
Le film est, certes, violent, sexuel et "bling-bling", mais n'en est pas moins touchant et sensible. En effet, Placido a donné à ce bandit un côté humain et attachant. Il a su faire d'un bandit adulé par la population italienne des années 70, un homme séduisant auquel le spectateur ne peut que s'attacher pendant les 1h50 de film. La meilleure performance en la matière revient d'ailleurs surtout à Kim Rossi Stuart qui confirme être un excellent acteur dont la notoriété encore trop restreinte mériterait de grimper en flèche! Stuart parvient en effet à donner à Renato Vallandrazsca un côté vulnérable, mais à la fois froid et calculateur. Sorte de schizophrénie à deux visages, Renato s'auto-qualifie dans le film lui-même d'ange attiré par l'obscurité. Il dira notamment lors d'une interview à la radio qu'il n'est pas méchant, mais a simplement un côté obscur très prononcé. On aime et on en redemande! Grand séducteur, Vallandrazsca séduit également la salle et les spectateurs. Même lors de son procès il arrive à en faire le procès de la justice, trop partiale et totalitaire.
Le film nous emballe avec son rythme effréné, ses ellipses narratives bien ficelées et son casting parfait. Une histoire de rédemption et de retour à la lucidité sur fond de crise sociale et politique italienne des années 70, un polar intéressant et profondément sombre: une réussite!