« Tes poumons sont plus sales que le bourbier dehors »
En 1948, le cinéma japonais voit naître la collaboration de deux géants du cinéma mondial. Akira Kurosawa le réalisateur et Toshiro Mifune l’acteur. Ensemble, leur premier film sera L’Ange ivre.
Même s’il manque d’expérience, Mifune crève déjà l’écran par sa présence et son regard. Takashi Shimura, autre acteur favori de Kurosawa, est superbe également.
D’ailleurs, les scènes entre les deux sont prenantes et très réussies grâce à la façon de filmer du réalisateur : avec justesse et sans excès.
Comme se sera le cas dans Chien Enragé 1 an plus tard, on est devant un Japon ravagé (par la guerre notamment), où la violence est omniprésente.
Quant à lui, le marais représente bien cette atmosphère sombre et malsaine qui se dégage du film.
Dans l’ensemble, le scénario est solide mais la partie mafieuse baisse un peu ma note. En effet, elle manque d’intérêt et les personnages qui en ressortent paraissent déficients et en font trop par moment.
Kurosawa arrive donc à imposer son style et son univers (thème de la misère sociale, la délinquance) malgré quelques choix scénaristiques peu convaincants de temps à autre.
L’Ange ivre reste tout de même un classique du réalisateur, plein d’humanité et de mélancolie, et un film majeur dans sa filmographie.
Note générale : 7,75/10