Un désordre hors-normes, vengeance à L.A.

Une acuité d'exercice stylistique dans la lignée d'actes suspendus temporairement, pas de trêves ni d'accalmies dans ce découpage habituel et atypique, une ténacité prépare la lucidité de Soderbergh dans la dualité de genres clairsemés dont le thriller d'enquête s'exécute comme une œuvre d'art non-conventionnelle ; l'enfer post-moderne entre ellipses, ces vieux hommes affrontent leur imagination du passé, un futur cauchemardesque et réaliste.

Expérimental dans le montage reconstructif de souvenirs, de codes esthétiques et d'économies, y ciseler des antagonismes inhérents au récit initial tend chez TL une habileté des pressentiments, une sensation décontractée. Changements de scènes variées, sauts de temps, délassement de champs focaux, de flashbacks et flashforwards entrainent une étonnante logicité : tout ondule dans cette surface complexe faits d'amas bouillonnants. La dissonance photographique que la satisfaction de la vérité sera douloureuse, comme des fragments écroulés.

Un bel hommage à Terrence Stamp, à l'iconographie du cinéma américain des années 60 tel un Norman Jewison.