tango à Tokyo
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le 13 mars 2011
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"L'anguille" a obtenu la Palme d'Or à Cannes en 97,une récompense que Shohei Imamura avait déjà eue en 83 pour le sublime "La ballade de Narayama".Il est ici question d'un type qui assassine sauvagement sa femme après l'avoir surprise en pleine action avec son amant.Le mec est pourtant tout ce qu'il y a de plus banal et ordinaire.Un métier de bureaucrate,une petite maison,une jolie épouse,il prend le métro,va à la pêche,le japonais moyen par excellence.Et c'est justement ce que démontre Imamura,à quel point la normalité,tout autant que la marginalité,peut conduire,si elle est trop rigide, à la folie et au crime.D'ailleurs,le personnage ne regrette pas son acte,l'estimant parfaitement logique dans la mesure où la victime a transgressé les règles conformistes qui régissent sa vie.Nous le retrouvons huit ans plus tard,à sa sortie de prison,et le gars n'a pas changé.Il est toujours dominé par le désir de ne pas dépasser du cadre,de ne pas faire de vagues.Devenu très méfiant vis-à-vis des humains en général et des femmes en particulier,il est renfermé,quasiment mutique,et ne parle qu'à une anguille qu'il a apprivoisée durant sa détention.Au-delà du fait que les rapports avec cet animal sont évidemment plus simples qu'avec ses semblables,on peut y voir un symbole phallique car l'homme culpabilise confusément relativement à ses manquements sexuels qui ne sont pas étrangers au drame qu'il a provoqué.Il part donc s'installer comme coiffeur dans un coin paumé où il tente laborieusement de se reconstruire,marchant au pas,au sens propre de l'expression,et respectant jusqu'à l'absurde les termes de son contrôle judiciaire.Mais une jolie jeune femme suicidaire va venir s'imposer dans sa vie,réveiller ses démons intimes,et tout remettre en question.Ce lent retour à la vie est traduit en images superbes dans des décors étonnants.Le maître Imamura aligne des plans d'une beauté fantastique et d'une puissance magnétique au service d'une narration d'une parfaite clarté,s'appuyant sur son fantastique sens du cadrage et de la colorimétrie.Il prend également le temps d'introduire dans ce récit dramatique des notes d'humour qui allègent agréablement le propos,utilisant pour cela une galerie de personnages insolites qui vont constituer le nouvel environnement de notre anguillophile.Au milieu d'une très talentueuse distribution,Koji Yakusho fait preuve d'une présence et d'une subtilité de jeu impressionnantes.
Créée
le 13 sept. 2015
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