Complètement néophyte, j’espérais ne pas trop pâtir de mes lacunes en lançant ce film, résultat je me suis prise une drôle de claque.
Avec un noir et blanc hypnotisant, animé d'une mise en scène plus qu'audacieuse sur fond de MUSIQUE EFFROYABLE, se pose pernicieusement le décor d'une pièce formidable. On ouvre bien les deux yeux et peu à peu commence à monter le sentiment trépidant de jouer avec le film un jeu aux règles pourtant simples mais dont lui seul connaît les secrets, nous laissant perdants et perdus à tous les coups. Alors on se laisse prendre, on en redemande, on joue, et on cherche à saisir l'histoire de ces statues figées dans un mouvement inachevé, si beau, si élégant, dans cette ambiance étrange où quelque chose semble clocher, une sorte de malaise funèbre sur lequel on ne parvient pas tout à fait à mettre le doigt. Mais plus que labyrinthique, l'oeuvre à quelque chose de monumental, résultat d'un travail fantastique et donnant vie à un cauchemar baroque où les sculptures ont un prénom, les ombres vivent et les hommes sont immobiles
Tout se réécrit en permanence et il devient vite difficile de suivre le fil de plus en plus spasmodique d'un film aux accents lynchiens avant l'heure où il est si agréable de se perdre.
Resnais y explore les possibilités du cinéma, de l'amour et des sensations, et c'est un plaisir que d'y participer.