L'Année dernière à Marienbad par Kahled
La beauté du film est indéniable, sa maîtrise incontestable (avec notamment un montage du feu de Dieu et une photographie qui n'a rien perdu de son éclat 50 ans après (à moins que je ne l'ai découvert dans une version remasterisée, je n'ai pas cherché à savoir)). Mais j'y suis resté complètement hermétique. C'est le genre de film au récit destructuré, à l'aura onirique et hypnotique que je ne peux apprécier que s'il y a un appel aux sens évident, que si la galerie d'émotions de la conscience et de l'inconscient humains sont sollicités, où le Romantisme se doit d'être Roi. C'est ce que j'ai eu par exemple avec un film comme Lost Highway que j'ai découvert récemment. C'est ce que je n'ai pas trouvé dans le film de Resnais où la froideur monocorde de l'oeuvre (que je soupçonne de se complaire dans une pose pour le moins agaçante et superficielle) servie par une bande-son assourdissante et peu envoutante empêche le spectateur de s'abandonner à elle comme il le devrait. Le boîtier du DVD stipulait que dans cet hôtel dans lequel le décor du film était planté, on était hors du temps. L'ironie pour moi est que le temps est la seule chose que j'ai péniblement vu passer dedans. Au bout du compte : une heure et demie de frustration et d'ennui. Une énorme déception, surtout dans la mesure où j'en attendais vraiment quelque chose.