Le baroud d'honneur de Jean Gabin.
En tournant ce film, Gabin ne se doutait pas que ce serait son dernier, car il fut emporté plusieurs mois après. Je me souviens avoir lu qu'il avait un projet avec Claude Lelouch, qui aurait pu donner des étincelles si il aurait été concrétisé.
Si L'année sainte est un peu connu, c'est surtout pour ça, et non pas pour ses qualités cinématographiques bien faibles, à l'instar du cinéma de Jean Girault.
Pourtant, il y a des bonnes choses, à commencer bien sûr par Gabin qui gabinise comme il faut, et Jean-Claude Brialy, dont on sent la fascination qu'il a de jouer aux côtés de son ainé, mais cela le rend taiseux. C'est à peine si il a dix phrases à dire.
Mais je souligne au crayon rouge la présence de Danielle Darrieux, merveilleuse en femme bourgeoise qui a envie d'autre chose que son lord anglais pantouflard, mais qui dégage un peps étonnant, tout en disant des choses qu'on ne penserait pas de sa part.
D'ailleurs, ses scènes communes avec Gabin ont quelque chose d'émouvant, car on revoit à travers ce couple celui incarné vingt-cinq ans auparavant dans La vérité sur bébé Donge (filme très recommandable), et les retrouvailles sont assez fortes.
Quant au film en lui-même, c'est une histoire de prise d'otages, par deux acteurs italiens très mauvais, dans un avion, alors que nos deux héros s'y trouvent dedans, déguisés en paroissien et abbé pour récupérer une certaine somme d'argent.
Mais c'est mal fichu, on étouffe un peu (logique, car 75 % de l'action se déroule justement dans l'avion), et les acteurs étrangers en font quand même des tonnes.
Après l'avoir vu, je le déconseille plutôt, sauf pour les complétistes de Gabin et pour ceux qui aiment voir des films-charnières, et celui-ci en est malheureusement un.