Un homme après avoir marié sa fille, quitte sa femme, sa maison et part sur la route des abeilles. Une jeune fille s'attache à sa route en chemin. Puis il s'attache à elle.
Le formalisme d'Angelopoulos me gêne un peu moins désormais, surtout lorsqu'il est extrêmement précis et permet de dire beaucoup en peu de mouvements: le mariage du début du film, par exemple. Mais il confère toujours une artificialité poseuse et raide à des scènes ou des situations qui demanderaient une autre temporalité, une petite rupture de ton.
Il y a cette scène des trois amis avec un Reggiani fabuleux de tendresse un matin au bord de la mer grecque.
Le paradoxe qui n'est pas toujours tenu, c'est celui d'un cinéma de l'intériorité mais qui s'impose presque de rester à distance. Utilisant tout de même à bon escient le plan séquence dans la scène où il enlève avec son camion la jeune fille qui est au café - un soupçon de drôlerie même.
La direction d'acteur n'est pas non plus très convaincante. Étouffée par ce formalisme, ou empêchée plutôt.