L'Apollonide, souvenirs de la maison close par Teklow13
Toute l'action se déroule dans une maison close au début du siècle. A l'exception d'une sublime et bucolique séquence à la campagne, comme échappée utopique.
Ce décor élégant, cette unité de lieu luxueuse mais étouffante, douillette mais inconfortable revêt l'apparence funèbre d'un cercueil qui se referme. Le film est une lente plongée mortifère décrivant à la fois la fin d'une époque et la décomposition des corps qui évoluent en ces lieux. La vie quitte peu à peu le cadre. La joie peine à masquer la mélancolie, les regards se figent, la peau se flétrie, les maladies apparaissent, les sourires deviennent forcés, un pétale tombe.
Le plaisir de la chair devient morbide et figé. Fantasme du corps immobile : la poupée, parties masquées.
J'ai rêvé que tu me remplissais et je pleurais des larmes de spermes.
Dans ce monde clos où il n'est question que de sexe et de plaisir, l'amour a du mal à s'exprimer, à exister. L'esprit n'est plus le maitre et n'obéit qu'au corps.
C'est un film de fantômes, de zombies, de cadavres.
Mais ce qui se passe dans ce lieu fait écho au présent, le corps qui zombifie était déjà là dans De la guerre. Un décalage se fait par l'intermédiaire de la bande son et des dialogues.
Malgré quelques plans superflus, inutiles ou démonstratifs, c'est d'une grande beauté et maitrise. On peut penser à Kubrick (Barry Lyndon, EWS) ou à Visconti.
Je me souviens du film comme l'histoire d'un lieu, un décor élégant, luxueux mais étouffant, douillet mais inconfortable et qui revêt au fur et à mesure l'apparence funèbre d'un cercueil qui se referme.
C'est une lente plongée mortifère décrivant à la fois la fin d'une époque et la décomposition des corps qui évoluent en ces lieux. La vie quittant peu à peu le cadre. La joie peine à masquer la mélancolie, les regards se figent, la peau se flétrie, les maladies apparaissent, les sourires deviennent forcés, réellement, un pétale tombe.
Le plaisir de la chair devient morbide et figé. C'est le fantasme du corps immobile : le jeu sexuel de la poupée, les parties masquées.
« J'ai rêvé que tu me remplissais et je pleurais des larmes de spermes ». Un corps se vide de toute substance, de toute chair et émotion, pour en accueillir une nouvelle, sorte de formol qui maintient l'extérieur beau tout en détruisant les entrailles.
Dans ce monde clos où il n'est question que de sexe et de plaisir, l'amour a du mal à s'exprimer, à exister. L'esprit n'est plus le maitre et n'obéit qu'au corps.
C'est un film de fantômes, de zombies, de cadavres.
Mais ce qui se passe dans ce lieu fait écho au présent, le corps qui zombifie était déjà là dans De la guerre. Le décalage qui se fait par l'intermédiaire de la bande son et des dialogues n'est pas juste une fantaisie, toute comme l'apparition de Salette à la fin, elle permet de construire une seule unité de temps qui mixerait les époques pour raconter quelque chose de plus universel, traversant les âges. Quelque chose de l'ordre social, politique mais surtout humain.
D'une certaine manière, le film fait penser à Kubrick (Barry Lyndon, EWS) ou à Visconti.